( évolution de la répartition sectorielle des 500 plus
grandes fortunes françaises…)
et cartes (implantation des boulangeries Marie Blachère…)
de zooms colorés et précis ( La Ciotat, des chantiers navals
aux promoteurs immobiliers…).
Un échantillon des cartes de visites laissées dans un espace
de coworking d’Aix-en-Provence illustre la floraison des nouveaux métiers de
l’économie du bien-être :
« Facilitateur humaniste, Praticienne en
bio-résonnance cellulaire, Weeding planeur, Facilitatrice de changements… »
Le style est plaisant quand pour décrire les services à la
personne est employé le terme « ancillaire », très XIX° siècle, alors
que pour les livreurs de repas « Portefaix 2.0 » convient parfaitement.
Même les notes en bas de page sont éclairantes, à propos de
l’évolution des banlieues:
« … les bergers allemands des pavillons ont souvent
laissé la place aux pitbulls et autres rottweilers des cités. »
voire cocasses :
« On trouve
également sous ce statut (d’auto entrepreneurs) des profils de cadre ou de
consultants freelance, mais ils ne constituent pas « la majorité de
l’espèce » pour parodier la formule d’Audiard à propos des
poissons-volants. »
Quelques formules, de vraies « punch line », sont
bien vues :
« Dans l’île de
France d’après, le bougnat a souvent été remplacé par un bistrotier kabyle ou
originaire du Zhejiang »
« Dans la
Bretagne d’après, la tournée des festivals a pris la suite des pardons et du
Tro Breiz d‘antan. »
« Le salarié
d'entrepôt incarne le prolétariat d'aujourd'hui comme le "métallo"
symbolisait celui d'hier. »
Les points de vue, les clins d’œil, nous mettent en appétit :
« On trouve des
restaurants MacDo aux adresses suivantes : rue de Stalingrad à Bobigny,
boulevard Maxime Gorki à Villejuif, avenue Paul-Vaillant-Couturier à la
Courneuve… »
« Le grand
remplacement musical n'a donc, pour l'heure, pas eu lieu, même si le créneau
qu'occupe désormais la variété orientée pop-rock a son pendant sur la scène
gastronomique, certains chanteurs étant devenus, en quelque sorte, des
"blanquettes de veau" (résistant au renouvellement des modes mais à
l'état de niche). »
Les chiffres impitoyables documentent les changements, et la liste semble exhaustive, dans la « France
de l’ombre », d’Amazon et du Bon Coin ou celle de la « France triple A »,
des piscines, avec une classe moyenne déclassée ou en montée de gamme :
« Dans la France
d’après, le zoo-parc de Beauval et ses pandas constituent donc une destination
touristique plus fréquentée que le château de Chambord tout comme Disneyland
Paris surclasse nettement le musée du Louvre ou le château de Versailles. »
Leur description des différentes couches culturelles constituant notre pays est passionnante, depuis la roche mère catholique qui
affleure de moins en moins, au dessus de laquelle persistent des identités
régionales, un zeste de culture yankee (danse country), voire japonaise (mangas),
orientale (kebab)…
« A l'instar des
différents types d'architecture et d'urbanisme qui se sont superposés au fil du
temps sur notre territoire, les modes de vie et les références culturelles
qu'on observe dans la France d'après sont le fruit d'une sédimentation de
différentes influences qui se sont déposées plus ou moins récemment. »
Ah bon... comme ça je me reconnais : je suis un(e blanquette de) veau. Au moins c'est bon, une blanquette de veau, quand c'est BIEN FAIT.
RépondreSupprimerTu as de la patience pour lire des choses que je ne lirai pas : je préfère discuter avec les gens dans les commerces, et les transports, par exemple, ou dans la rue, ou ailleurs.
Pour Disneyland Paris, je n'y ai jamais mis les pieds, par désapprobation civique ? religieuse ? : j'étais enthousiaste à l'idée de voir POPULARISER un peu l'histoire française dedans, comme c'était fait dans le BON VIEUX TEMPS aux U.S., mais quand j'ai appris que c'était UNE VULGAIRE TRANSPOSITION de la culture américaine, je me suis abstenue.
Et oui... toujours aussi fanatique, tu vois...