mardi 7 mai 2019

Mon traître. Pierre Alary.

Voilà la BD après la pièce de théâtre d’Emmanuel Meirieu
et le livre de Sorj Chalandon
Dans tous les cas, j’ai eu le sentiment d’être face à une tragédie antique universelle malgré un enracinement en Irlande qui vous trempe jusqu’aux os.
Les mots de l’écrivain qui rédige la préface sont d’une force égale à ceux du roman:
« J’ai plongé dans le sac de pierres qu’est la trahison et je lui en ai offert une. Bien grosse, lourde, acérée. Cadeau empoisonné. »
J’aurai préféré la première page qu’il présente dans le making-off : une vitre couverte de pluie, mais l’absence de personnage, contrevenant aux codes de la bande dessinée, fut jugée trop littéraire. Toujours est-il que les 142 pages sont occupées littéralement par des bandes et non quadrillées par le gaufrier habituel. Elles ont tamisé les mots que les silhouettes des personnages ne viennent pas contrarier. Des pages dactylographiées de l’interrogatoire de Tyrone Meehan, le traître à la cause républicaine, par le conseil de l’IRA aèrent et renforcent le récit. 
A revenir sur toutes ces versions, ressort le contraste entre la violence qui régnait alors en Irlande où les prisonniers mouraient les uns après les autres après des grèves de la faim dans leurs cellules barbouillées de merde, la force des foules, et l’atelier d’Antoine, luthier solitaire à Paris.
« Voilà l'Irlande et sa terrible beauté. Rien ne manque à l'injustice et à la colère. Rien ne manque à la sidération du trahi. Voilà l'histoire de cet ami, ce frère et ce traître pourtant... »

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