Pour un retour chez un maître de la Renaissance dont une conférence
prévue en 2020 devait commémorer le 500° anniversaire de sa mort,
le conférencier devant les amis du musée de Grenoble en 2022 précède l’exposition devant
se tenir à Londres à la National Galery cet été.
Une citation de Vasari peut accompagner le doux « autoportrait »
du « Dieu de l’art »:
« Le ciel donne
parfois une preuve de sa généreuse bienveillance en accumulant sur une seule
personne l’infinie richesse de ses trésors, l’ensemble des grâces et des dons
les plus rares normalement répartis sur une longue durée entre beaucoup
d’individus. »
L'initiateur de l’histoire de l’art
figure sur la gauche du tableau, les
« Honneurs rendus à Raphaël
après sa mort » de Pierre-Nolasque
Bergeret, au XIX° siècle, où le pape Léon X répand des fleurs et Léonard De Vinci vient rendre hommage au jeune défunt
de 37 ans.
Au fil des cités qui l’avaient formé, son style a progressé : à ses débuts à Urbino, les
traits gracieux de « Saint Sébastien » doivent au Pérugin son maître.A Pérouse pour le « Retable
Oddi » plus ostentatoire, Il travaille les expressions remarquables des personnages.« Les trois grâces » ont le goût de
l’antique à Florence,
foyer
humaniste, plus aristocratique que bourgeois.Rome où les papes
mécènes élargissent tous les possibles,
« La madone de Lorette »
est charpentée.Le « Mariage de la Vierge » donne la primauté au dessin, à l’architecture, à la géométrie.
La
baguette de Joseph est fleurie, un rival brise la sienne. « La Vierge au chardonneret » n’est pas
traversée par la mélancolie comme il est d’usage, car né dans un
chardon, l’oiseau annonce la passion.
L’affection de la mère transparait même dans un petit
format.La composition pyramidale de « La belle jardinière »
participe à un bel équilibre.
Marie est accessible. « Sainte Catherine d’Alexandrie » rappellerait une « Léda
et son cygne » de Léonard de Vinci, dont La Joconde aurait inspiré «
La muette ».La « Déposition Borghèse », tableau
expiatoire, unit les contraires avec la mise en évidence de l’énergie d’un
homme, celui qui a percé son flanc, parmi tant d’accablement.« Le Songe du chevalier » :
Scipion l’africain aurait à choisir entre la vertu et l’aventure, la forteresse
et le fleuve.
Dans l’œuvre immense de l’artiste reconnu par ses
contemporains et considéré par la postérité comme « le peintre le plus
influent de l'histoire de l'art occidental », le choix est difficile parmi- les madones, « La
Vierge de Foligno ».
ou celui du fragile «
Tommaso Inghirami », grand mécène de 17 ans,
provenant d’un atelier qui a connu une cinquantaine de
collaborateurs,
en regarde un autre.La tapisserie reproduisant « L’école d’Athènes »
figure en bonne place à l’assemblée nationale.L’histoire de Raphaël,
de son vrai nom Raffaello Sanzio
(aussi nommé Raffaello
Santi...), croise celle des papes « La Délivrance de saint Pierre »
et de tant d’autres artistes. « Autoportrait avec un
ami »
« Qui possède
autant de dons rares que Raphaël d’Urbino n’est pas simplement un homme, mais,
si l’on peut dire, un dieu mortel. » Vasari
La découverte de Raphaël fut responsable de mon premier engouement pour l'art pictural, à l'âge de 9 ans. Une mention particulière pour ses madones où on perçoit la tendresse entre mère et enfant, où on perçoit la tendresse dans la SAINTE FAMILLE. Tout cela m'est incroyablement précieux, d'autant plus qu'"on" oeuvre pour détruire la tendresse de cette famille maintenant, de mon point de vue.
RépondreSupprimerLes deux madones plus haut me semblent représentatives de cette nouveauté qu'apporte Raphaël dans ces visions de la Nativité. Pour être prétentieux, on pourrait appeler cela... humanisme. Je dirais plutôt qu'il y a une attention à la personne, à son visage qui n'est pas une pure forme, mais où on voit une personne derrière la forme.
Au National Gallery de Washington, il y a une madone de Raphaël que j'ai beaucoup aimé, enfant : la Madone Alba. On y voit une jeune mère avec son petit Jésus... triomphant, debout, appuyé sur sa croix, mais triomphant, en vainqueur. C'est subtil de présenter les choses ainsi. Moi, qui ai vu mon fils de 10 mois debout... triomphant dans son char poussette, j'aime bien ces représentations qui sont tout sauf doloristes. On sait que la vie comporte ses souffrances, mais de présenter un homme qui en triomphe est très fort.
Décidément, on a beaucoup de pain sur la planche pour faire mieux que le Christianisme pour concilier les paradoxes de la condition humaine...
Pour Raphaël, il y a un beau livre très technique de Daniel Arasse qui expose les subtilités métaphysiques de l'art de Raphaël, car il était un grand intellectuel en plus d'avoir un grand don avec ses mains. Mais il y a d'autres courants dans l'art occidental qui rivalisent avec Raphaël, et le complètent. L'art du Tintoret, bien plus tardif, est moins dans le style qu'on pourrait appeler.. apollonien, si mes souvenirs sont justes. Pour dire qui est le plus grand, je n'oserais pas...les deux styles étant très différents.