La première page de ce numéro du bimestriel m'a parue redondante puisqu'elle présente les trois tours de l'île verte derrière des dunes, afin d'exprimer les problèmes des soins médicaux dans la cuvette grenobloise sous le
titre « le désert médical
avance ». Le dessin aux références datant des années 50 - j'ai les mêmes - amoindrit l’impact d'un reportage aux urgences de l’hôpital
nord développé dans les pages suivantes.
Pour être un lecteur fidèle je n’en suis pas moins critique,
voire en opposition radicale avec ces radicaux.
Ainsi je vois dans l’ancien institut de géographie « une verrue »,
comme tout amoureux « d’une ville
lisse et aseptisée ». Je n’escorte pas ses rédacteurs admiratifs
du bar clandestin monté sur le toit quand ils trouvent qu’à Grenoble, « il manque de friches, de lieux d’aventure, d’endroits ou les ados peuvent aller
vivre leur premier frisson en arpentant un lieu abandonné. » Ils
consacrent dans la même veine d’autres pages à un habitant « emblématique » de Saint Martin
le Vinoux, adepte des squats.
S’ils ont de la sympathie pour les râleuses dans les réunions de concertation lors de la rénovation du quartier des Essarts à Echirolles, ils
réservent tout leur esprit critique à l’adjoint au personnel de la ville de Grenoble :
Pierre Mériaux avait eu la
mauvaise idée de classer le bimestriel à ... l’extrême droite. Depuis ils ne
s’en sont pas remis. Mon plaidoyer pour défendre l’élu écologiste ne prétendra
pas à l’objectivité puisque je connais bien sa famille. Alors quand lui est reprochée
sa raideur, je n’entends que sa droiture et lorsqu’il est question de mépris, je
retrouve la même critique envers Emmanuel Macron lorsqu’il fait la preuve de ses compétences. Que le syndicaliste passé à un éminent poste de responsabilité ne
se soit pas départi de sa rigueur, ni des ses capacités de travail est tout en
son honneur. De même que de n’avoir pas cédé aux bibliothécaires n’apportant
pas leur part dans la lutte contre la pandémie lorsqu'elles refusaient de vérifier les pass
sanitaires, ne peut que forcer la sympathie, le courage est devenu si rare.
Sinon les couplets anti technologies donnent dans la routine :
folkloriques avec le regret des cabines
téléphoniques, bien que plus pertinents
avec le recours énamouré aux bornes de
consultation devenu réponse obligée.
Leur ambition de produire un journalisme alternatif les amène
à des acrobaties anecdotiques quand les journalistes anonymes suivent le
cours du ruisseau le Verdaret enterré
sous le parc Paul Mistral.
La divulgation d’une querelle mettant en scène un
chocolatier, un gérant de pressing et un policier en retraite à Voiron peut paraître
également assez insignifiante.
Le juste hommage à Gaspard Forest le nettoyeur de rivières disparu brutalement s'avère bienvenu.
Le test comparatif de cette fois consacré aux ruptures
de barrages ne peut faire valoir leur verve coutumière dans cet exercice : « la surfabilité de la vague » ou « le
potentiel blockbuster du scénario » font quelque peu plouf !
C'est vrai, Guy, qu'on s'éloigne avec le temps.
RépondreSupprimerLe temps est à la radicalisation, de toute façon, je le crains.
Quand l'époque est à la radicalisation, que peut-on faire, soi, pour éviter de se radicaliser ?
Je ne suis pas sûre que ce soit possible. D'ailleurs, je vois dans les écrits de Sigmund Freud la lutte qu'il a menée pour éviter le rouleau compresseur qui pousse à cliver la société en deux, avec les "pour" et les "contre" (la tête en deux, aussi...). Il a fini... en Angleterre. Mort en Angleterre. Et nous ? Notre avenir ?
Pour lancer les étiquettes "extrême droite", je crois qu'il s'agit de jeter de l'huile sur le feu. C'est un comportement que je ne veux plus... excuser maintenant. C'est un comportement irresponsable dans le climat politique actuel, et un comportement qui cherche à faire taire les dissonances dans l'appréciation de la manière dont nous sommes gouvernés.
Je ne partage pas ton enthousiasme pour Emmanuel Macron. Il est de bon ton de me jeter à la figure que je suis une individualiste égoïste, mais j'estime qu'Emmanuel Macron agit d'une manière qui révèle toute l'impiété d'une certaine vision moderne de la place de l'Homme dans l'univers. Oui, rien de moins que ça. Je ne crois pas être égoïste, ou individualiste en disant cela.
Qui fustiger parce que les gens ne savent plus déceler les nuances dans les positions, et ne savent même plus ce qu'est un état... de droit, qu'ils se disent...de droite ou de gauche ?
Quand ils ne savent même plus faire la différence entre les conditions de vivre dans un état de droit, et la morale chrétienne, par exemple ??
Navrant, et ne m'encourageant pas à l'optimisme.
L'Eglise catholique romaine s'est grandement sabordée en abandonnant ses obligations pour transmettre certains fondamentaux aux générations suivantes. Et... la République ?... Je ne suis pas optimiste là, non plus.
Mais les arroseurs finissent souvent arrosés. C'est une question de temps, mais l'arrosage finit par arriver.
Je n'exulte pas en disant cela, mais je préfère la belle peinture religieuse à ce qui est sorti des ateliers de peinture à la Révolution (française), par exemple, et je ne suis même pas baptisée...et pas prête de l'être.