« Aujourd’hui la
question est celle-ci : le socialisme ou la mort ? »
et la conclusion de Barbara Stiegler, à propos du
« traverser la rue » d’Emmanuel Macron :
« S’il n’y a pas
de place dans ce secteur, eh bien ayez donc une autre activité…
C’est extrêmement
brutal »
l’approche de cette BD didactique ne donne pas dans la
subtilité.
Je me permets de ne pas être d’accord avec la philosophe ayant
revêtu un gilet jaune.
alors que mon incompétence en matière économique me laisse
sans voix quand Coralie Delaume explique:
« En 2012, il y a
le programme OMT (Outright Monetary Transactions), un programme de rachat
potentiel de dettes souveraines attaquées sur les marchés financiers »
La récente baisse du chômage aurait pu permettre quelques
nuances, de même que le déblocage de crédits conséquents par la BCE pendant la
pandémie alors que l’union européenne est présentée essentiellement comme la
source de tous les maux.
Si la parole est donnée à Pascal Lamy ou Michel
Camdessus :
« on ne crée pas
d’emploi avec des déficits budgétaires »,
Frédéric Lordon et les référents univoques de Médiapart sont
chez eux.
Le déroulé historique et ses cheminements longs est
intéressant, la rencontre avec d’anciens conseillers de Bérégovoy ou de Mauroy
instructive, des anecdotes éclairantes. Ces 285 pages sont l’occasion de mesurer
les bouleversements dans nos approches ou pour d’autres la permanence de leurs
convictions. Des acteurs aujourd’hui retirés des affaires sont retrouvés, mais
je découvre des personnalités décisives comme Robert Marjolin ou Tomaso Padoa
Schioppa père de l’€uro:
« Cent ou cent
cinquante ans plus tôt le travail était une nécessité ;
la bonne santé un
don de Dieu,
la prise en charge des personnes âgés, une action relavant de
la piété familiale,
la promotion de carrière une reconnaissance du mérite,
le
diplôme et l’apprentissage le résultat d’un métier et un investissement
coûteux.
La confrontation de
l’homme avec la difficulté de la vie était ressentie depuis les temps antiques,
comme la preuve de l’habilité et de la chance.
Cette confrontation
appartient désormais au domaine de la solidarité des individus envers
l’individu besogneux et ici réside la grandeur du modèle européen.
Mais celui-ci a
dégénéré dans un ensemble de droits, qu’un individu paresseux sans devoirs
ni mérite revendique auprès de l’État. » Merci pour ce contre point.
Je ne lirai pas.
RépondreSupprimerL'ouverture de Ken Loach ne me convainc pas du tout. Elle est formulée comme un ultimatum. C'est fou ce que l'Homme affectionne les ultimatums, les "ou bien, ou bien". Dans l'ensemble, je conclus qu'Il affectionne les ultimatums... TOTALITAIRES (parce que cette formulation est bel et bien totalitaire, c'est bien d'en être conscient), quand Il est fatigué, déprimé, et qu'Il manque d'élan vital, d'énergie, et surtout d'IMAGINATION. Quand Il est entre deux... religions ? idéologies, et Il attend toujours la belle lumière du matin ?
Je regarde autour de moi et je suis impressionnée par le colossal manque d'imagination qui caractérise... le monde du travail ? l'organisation du travail ? en ce moment.
Pour la dernière citation je dis combien je suis étonnée de voir des personnes autour de moi qui se comportent comme si la mise en place du système des retraites (et des maisons de retraite) datait du Paléolithique et était inscrit dans notre patrimoine génétique. Foi de charbonnier, je dis. (On a la foi qu'on peut, n'est-ce pas ?) Pour l'idée que l'individu paresseux sans devoirs ni mérite revendique des droits auprès de l'Etat... c'est extrêmement simpliste. C'est le discours type que tient... mon traiteur auto-entrepreneur sur le marché, et c'est le discours de quelqu'un qui dit "puisque MOI, j'ai réussi, en suant comme un porc, et dans la souffrance, TOUT LE MONDE DOIT POUVOIR LE FAIRE. Sinon, ce sont des fainéants/feignants". Ce qui est intéressant, c'est que quand mon traiteur du marché le dit, on le traite... d'extrême droite, mais quand l'intelligentsia le dit... on hoche la tête et on applaudit. Intéressant.
Comme ça, la souffrance dans le travail rend vertueux et DONNE DU MERITE... Comme ça, on peut jouer au camp (de travail). C'est louche. ON SAIT... d'où viennent les camps... (et je ne parle pas des nazis, là.) Je parle des campements militaires romains.
Loin de moi de cracher sur le besoin des uns et des autres de se sentir... vertueux, de la manière dont ils le peuvent. Je constate que le besoin de se sentir vertueux est un... plein temps. C'est fatigant et lassant. Et cela aggrave les tensions sociales.
Cela peut paraître sans rapport, mais hier je suis descendu piocher un peu dans mon compost (un tout petit travail sans souffrance, et sans argent). M'attendait le petit rouge gorge de mon jardin, qui s'est posé pas loin, et qui était venu simplement pour entendre le son de ma voix. Parce qu'il sait que je lui parle, que je m'adresse à lui. Il n'a rien d'autre à attendre de moi que... le son de ma voix. Et il revient régulièrement pour ma compagnie.
Je suis fière d'avoir remarqué qu'il vient chercher ma compagnie, et POUR SI PEU. Si LUI est capable d'agir de cette manière, n'est-ce pas qu'un homme ou une femme est capable de le faire aussi ? POUR LE PLAISIR DE LA COMPAGNIE ? (pas pour le mérite, ou l'intérêt, ou les ronds, ou la gloire, juste la compagnie ?)
A quel moment nous sommes-nous si TOTALEMENT enfermés dans notre monde... socialiste ? social que nous avons perdu les yeux pour voir autre chose que... nos simagrées ? C'est épouvantablement triste, et plus que tout autre chose, ça nous rend triste. Triste de fabriquer un nouveau monde à la hauteur de notre aliénation (bien pensante), EN DETRUISANT CE QUI RESTE D'UN MONDE QUI NOUS ECHAPPE.
Fin de sermon pour aujourd'hui.