« Epatant! » pour employer un mot légèrement désuet
en accord avec ce recensement nullement triste des objets obsolètes.
« Prendre les objets disparus et les
interroger, les faire scintiller à la lumière du monde d’aujourd’hui. »
La jovialité de l’auteur nous épargne toute nostalgie, bien
que sa sidération devant le temps qui a galopé soit aussi la nôtre.
« On ne voulait
rien gagner, mais on s’évertuait à ne rien perdre […] depuis ma naissance, la
population mondiale a plus que triplé, les peuples dits primitifs ont à présent
la wifi, la sainte Eglise apostolique et romaine s’est brutalement effondrée,
tout comme le saint espoir communiste, l’exotisme est devenu une denrée
commerciale, et nos petits enfants nous apprennent comment faire marcher des
machines qui sont indispensables à notre quotidien. »
Au chapitre « papier gras » l’humour trahit une
colère :
« Il faut sortir
de l’Europe pour trouver la vieille pollution, la pollution sympathique :
en Algérie, où le lit des rivières à sec s’émaille de couleurs rose, blanches,
bleues, noires de plastique balancé, c’est une pure merveille. »
Avec ses
airs de Philippe Delerm dans ses descriptions de la cabine téléphonique, du
serre-tête ou du ris de veau financière, elle glisse quelques utiles réflexions
sociologiques qui placent les objets dans leur évolution. La balance romaine
permet d’évoquer les métamorphoses du commerce, l’horloge parlante notre
rapport au temps, la boite à compas nos hésitations quant au progrès. La mappemonde,
le globe, est devenue la planète, globalisée, et la lorgnette de théâtre, outil
de la médisance, aurait à voir avec les réseaux sociaux…
C'est quoi, ces objets épatants en photo, stp ? Tu ne trahirais pas l'auteur en le divulguant, non ?
RépondreSupprimerPour nos enfants qui nous apprennent comment nous servir des machines... cette image d'Epinal ne me séduit pas. Parce que les progrès machiniques laissent rapidement nos enfants derrière aussi. Ils peuvent croire (de manière complaisante) qu'ils savent mieux se débrouiller dans/avec la modernité que nous, mais...à quel prix, et pendant combien de temps ?
Encore une affaire de prix à payer...
Partout où on regarde, il y a des prix à payer.
Pour la pollution sympathique, et les papiers gras, une pensée pour le vieux "Pain et Chocolat", avec l'Italien travailleur immigré qui laisse choir ses papiers gras dans une Suisse alémanique où les flics (et les citoyens)... ont horreur du gras.
(Mais... qu'ont-ils tous contre le gras, on se le demande ?... C'est louche.)
Ce sont des boules de bois plantées de clous pour jouer " à la lyonnaise" prises en photo lors d'une brocante mais qui ne figurent pas dans le livre. Un souvenir d'enfance pour moi où elles étaient à la disposition de tous au bord du terrain de boules d'un des cafés du village.
RépondreSupprimerDe beaux objets bien fabriqués, alors, avec du coeur, des mains travailleuses. Merci.
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