mercredi 29 septembre 2021

Promenades autour de Grenoble # 3

Un des charmes de la cuvette grenobloise est de pouvoir passer facilement de la ville plate à une nature escarpée aménagée pour recevoir tous les publics. 
Rocher de Comboire.
Le mot « Comboire » est davantage associé à la zone commerciale d’Echirolles qu’au fort militaire qui parmi sept autres devait défendre Grenoble après la défaite de 1870.
Au pied du Vercors, situé en face de celui de Bresson, il « battait la vallée du Drac vers l'amont », en principe, car il n’a guère servi. Qui sait qu’il se nomme « Monteynard » en l’honneur d’un lieutenant- général de Louis XV, appellation plus familière aux usagers de voile d’un lac voisin ? Le suffixe « oire » se rapprocherait du mot « orée », le bord de la combe.
Partis de Seyssins après avoir longé la digue du Drac nous arrivons dans les hauteurs de Claix aux belles bâtisses et son « chemin du repos de l’ouvrière » avant de prendre « le chemin des cimentiers » et de monter au belvédère qui offre une belle vue sur la Chartreuse, la Mathesine, Belledonne, et le Mont Blanc.
Le site internet remarquable https://baladesenisere.wordpress.com/2014/10/28/le-rocher-de-comboire  nous apprend que ce promontoire  est  une « relique glaciaire du Würm de 18 000 ans » (la dernière période glaciaire du Pléistocène dans les Alpes) et signale les fleurs remarquables : orchis homme pendu, ophrys araignée, les arbustes : pistachier térébinthe, « ces falaises sont des lieux de nidification très appréciés des rapaces, en particulier du grand duc d’Europe et du faucon pèlerin. On y trouve des abris sous roches et des diaclases dont le Trou du Renard, une cavité qui se trouve sur le flanc est de la colline et où ont été retrouvés des squelettes, ainsi que des poteries et des parures datant de l’âge du Bronze (-1800 à -800 avant notre ère). » 
Rocher du Cornillon. 
En bordure Ouest de la Chartreuse, détaché du rocher de l’Eglise, on peut aisément contourner l’éperon rocheux situé sur la commune du Fontanil-Cornillon.
« Cor désigne un grand rocher qui permet de servir de belvédère et que l'on retrouve notamment dans le nom d'autres communes telles que Corenc, Corps ou Corbelin. ».
Ce circuit familial à partir de Rochepleine quartier au nord de la commune de Saint Egrève, permet de trouver plus sûrement des escaladeurs que les vestiges d’un château idéalement placé, détruit depuis Lesdiguières.
Mont Jalla.
Rendez-vous est pris au pied de la statue équestre de Philis de La Charce, du nom d’une héroïne  de « L’astrée », roman fleuve de l’époque de Louis XIV. 
La « Jeanne d’Arc Dauphinoise » dont le nom de baptême était Philippe de la Tour du Pin de La Charce, avait abandonné la religion protestante pour devenir catholique. Cette conversion ne sera pas indifférente aux historiens pour évaluer ses performances guerrières. Cette altière guerrière est située à l’entrée du très soigné jardin des Dauphins situé Porte de France.
Nous passons d’une terrasse à l’autre par des sentiers qui en ce jour de semaine étaient bien moins embouteillés que le week-end où les familles profitent des aires de jeux, où les amateurs de botanique peuvent faire la différence entre coronilles et genêts.
Au fur et à mesure de la montée, nous ne nous lassons pas de reconnaître sous un autre angle les bâtiments de la ville dont on comprend l’extension à la couleur des toits.
Passant de tunnels en escaliers jusqu’à la gare d’arrivée du plus ancien téléphérique urbain (1934) nous pouvons partager les paroles de Stendhal « Je n'ai pas la force de décrire la vue admirable et changeant tous les cent pas, que l'on a depuis la Bastille».
La première bastille fut construite par Lesdiguières en 1591, puis l’inévitable Vauban apporta sa pierre aux fortifications qu’Haxo paracheva sous Louis XVIII à l’endroit le plus septentrional du massif de Chartreuse, frontière avec le Royaume de Savoie.
Des cavités creusées dans la roche calcaire dites « grottes de Mandrin » sont en réalité ultérieures à une présence du célèbre contrebandier. Le travail des hommes est impressionnant, sans parler des cimenteries qui s’alimentaient sur ces falaises pour fabriquer du ciment prompt.
La présence de l’armée est encore marquée avec le musée des troupes de montagne et le mémorial du Mont Jalla que l’on atteint après avoir pris le chemin derrière le restaurant du père Gras. Nous nous sommes élevés alors de 400 m.
La descente qui arrive au dessus de l’église Saint Laurent recèle d’autres belles surprises telles des marches monumentales le long d’une alignée spectaculaire de cyprès.

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