mardi 9 février 2021

L'affaire Zola. Chapuzet, Grave, Girard.

Il s’agit de l’affaire Dreyfus vue par la femme légitime de Zola, Alexandrine, Jeanne Rozerot sa maîtresse étant la mère biologique de ses enfants. 
Le récit est consacré à l’évolution de l’auteur des Rougon-Macquart s’engageant contre un antisémitisme dont on mesure une fois encore la virulence (1894 condamnation de Dreyfus) 
Les auteurs ont choisi de commencer par la fin, l’assassinat par asphyxie, thèse qui n’avait pas été retenue à l’époque, comme est simplifiée semble-t-il sa rencontre avec un modèle de Cézanne, mais pour traiter d’un des plus grands romanciers, on ne peut reprocher de romancer. Les dessins sont agréables qui citent «  le déjeuner sur l’herbe » ou Caillebotte. 
Le scénario efficace réussit en 125 pages à rendre compte de la bêtise de l’armée, de la force et de la loyauté de Dreyfus, des effroyables conditions de détention, du courage de Zola, de la violence des foules … Il écrit à la femme d’Alfred Dreyfus : 
« Madame, on vous rend l’innocent, le martyr, on rend à sa femme, à son fils, à sa fille, le mari et le père, et ma première pensée va vers la famille réunie enfin, consolée, heureuse.
Quant à moi, je le confesse, mon œuvre n’a été d’abord qu’une œuvre de solidarité humaine, de pitié et d’amour.
Lorsque la religion du Christ avait mis quatre siècles à se formuler, à conquérir quelques nations, la religion de l’innocent, condamné deux fois, a fait, d’un coup, le tour du monde, réunissant dans une immense humanité toutes les nations civilisées.Et comptez sur nous, pour sa glorification.
C’est nous, les poètes, qui donnons la gloire. Nous autres, Madame, nous allons continuer la lutte, nous battre demain pour la justice aussi âprement qu’hier. Il nous faut la réhabilitation de l’innocent. »

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