samedi 31 octobre 2020

Calamity Gwenn. François Beaune.

Parmi les livres de la rentrée, le «1», moins prévisible que d’autres prescripteurs, recommandait ce journal d’une jeune femme écrit par un homme.
De « Sextembre » d’une année à « S’entendre » de l’autre en passant par « Marasse », nous suivons la vie tourmentée d’une native d’Istres passée par chez Breitz, employée du « Pig Halles », sex shop de Pigalle, et admiratrice d’Isabelle Huppert. 
« Je dirais que c’est ça le plus usant dans ce boulot de comédienne ? Il y aucun horaire, tu es H 24, même si tu tournes jamais. Ta vie privée, tes fantasmes et ta carrière professionnelle s’embobinent dans le même biz infernal, qui explose ta charge mentale » 
Burn out et burnes vides.
La jolie fille roule des pelles à la pelle et use de la coke à la louche, mais une fois passée l’ivresse des mots qui cherchent à décrire notre époque énervée, je me suis lassé de ces jeux qui rappellent quelques « rifougneries » de fin d’enfance quand l’un de nous usait du mot « bite ». 
« Je le revois dans le rétro de ma putain de life en forme de braderie des occasions ratées, ce moment déchirant où je comate dans le canap de ce squat, et lui s’en va au loin, avec le petit camion qui descend le boulevard de la Libération, à travers la plante verte de la fenêtre sale. » 
Elle a beau tomber amoureuse avec des bouffées d’absolu jetées sur le papier, surnage essentiellement la violence. 
« L’autre soir, cette chaleur sur Paris, et l’autre porc, oh toi, comme t’es charmante dis donc ! Et moi, ben toi comme t’es grave moche. Quoi ? il fait. Il en revenait pas. Tu me donnes ton avis, je te donne le mien. Si t’es pas content, bois mes règles ! »
 Bridget Jones qui lui ressemble dans une recherche amoureuse nettement plus pastel, appelait chez le lecteur quelque compassion souriante. Le portrait d’une jeune femme diaphane dans des tonalités douces qui figure sur la page de couverture avant les 345 pages du livre n’est pas du tout représentatif de la punkette déjantée, rageuse, désespérante, dont la lucidité est vaine.Je ne comprends décidément rien à mon époque dont cette littérature m’éloigne.

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