Pour les peureux comme moi qui ont attendu quarante ans pour
s’étonner encore que cette œuvre jalon de l’histoire du 7°art, soit inspirée
par une histoire réelle, les premières images, évoquant le mystère et l’effroi
que nous redoutons, nous amènent à regarder la vérité en face.
Le choix du noir
et blanc, décrivant magnifiquement le XIX° siècle, suggère une dimension
allégorique condensée dans ce cri :
« Je ne suis pas un animal, je suis un être humain».
Les
portraits des bons et des méchants sont typés, mais l’engouement des foules
sordide ou altruiste nous interroge, et la générosité d’individus, leur
évolution nous rassure sur la nature humaine.
Dans ce miroir, interdit au
monstrueux John Merrick, nous pouvons examiner notre goût du sensationnel et
nos besoins de reconnaissance, le conformisme de nos préjugés, sans avoir
l’impression de subir quelque leçon. Un beau film.
Un sujet sensible. Le hasard voudrait que je sois en train de lire Daniel Arasse, "Le portrait du diable", un essai sur la transformation de l'iconographie médiévale du diable dans la peinture sous l'influence de la Renaissance humaniste. (Attention, j'ai mes réserves sur le.. "progrès" que la Renaissance nous a apportés...)
RépondreSupprimerDans la pensée médiévale, le monstre et le monstrueux étaient associés au Diable, et au diabolique comme manifestation de phénomènes contre l'ordre de la nature.
Et Notre mémoire individuelle est reliée à Notre mémoire collective, sans même que nous sachions ces faits.