dimanche 21 juin 2020

Souchon en concert. Ici et là.

Le chanteur rêveur, révélateur, est si léger qu’il nous autorise à nous laisser aller sans retenue à une nostalgie qu’il distille depuis ses débuts lointains.
Nous sommes assis à nouveau avec lui à regarder depuis :
« Un terrain vague en pente
Au dessus d’la ville
Des vieux matelas des plantes
Et des bidons d’huile »
Et le public qui comblait le Summum peut d’emblée se souvenir de ses rêves :
« Moi je voulais les sorties du port à la voile
La nuit barrer les étoiles »
Et reconnaître :
« Je suis mal en homme dur
Et mal en petit cœur ».
Mais il ne joue pas trop de la familiarité, l’humour est là, juste comme il faut.
« Si la vie est un film de rien
Ce passage là était vraiment bien »
Les nouveautés sont à la hauteur des chansons qui ont accompagné nos vies.
 «  Les murs écroulés du monde,
Filez nos belles enfances blondes »
Et finalement j'ai même trouvé que je n’ai pas payé trop cher (15 €) le programme de quelques feuilles en plus de la place à 69 €, puisque j’ai pu comprendre de quoi il retournait  avec ce : « fancy-fairs. En Belgique, fête de bienfaisance. Cérémonie organisée par une école ou une association, dans un but caritatif, afin de lever des fonds pour soutenir une cause. De l'anglais "fair", foire, et "fancy", fantaisie. » J’entendais jusque là dans le  morceau « Le baiser » « folcifère à la fraise » comme une friandise.
« Ames fifties », il drope comme toujours les mots :
« Dans le Radiola
André Verchuren »  
Juste avant :
« Les enfants soldats
Dans les montagnes algériennes. »
Et si des grincheux estiment qu’il est désormais incorrect de fredonner
« La faiblesse des hommes elles savent
Que la seule chose qui tourne sur terre
C’est leurs robes légères »
Je les plains, il.e.s ne sauront pas ce que sont les «  chansons d’été » parce que :
« Chanter c'est lancer des balles
Des ballons qu'on tape
Pour que quelqu'un les attrape
Et que ça bebop a lullap »
Dans un concert précédent, il avait commencé son tour de chant avec la chanson des ballons, cette fois, il finit avec « La vie ne vaut rien » :
« Là je dis rien, rien, rien, rien ne vaut la vie »
Et juste pour rappeler le titre car le bonheur des mots et des musiques enjouées excitent "l’albatros pataugeant dans l’ice cream" et son besoin de graver tant d’autres souvenirs de ce tour de chance :
« Ici Khâgne Hypokhâgne grimpe à Normal Sup'
Là l'escalator est en panne, on tourne dans la ZUP
Fantin-latour et Degas, allez va au musée
En bas d'la tour y a deux gars, allez va t'amuser »

1 commentaire:

  1. Oui, c'est fin, c'est chouette.
    L'ironie voudrait que ce matin, j'écrivais ailleurs, et en privé sur le Web que notre monde en veut à mort à... la grâce (des belles filles/femmes dans les jupes qui tourbillonnent). Tout pour faire choir la grâce en.. gratuité !
    Bon, je ne me laisserais pas tenter par la grâce sous forme de gratuité ; il faut savoir reconnaître le diable là où il est, et des fois, ce n'est vraiment pas facile.
    Ce n'est pas pour rien que Lucifer était un bel ange de lumière... à la hauteur de Dom Juan ?..
    "Je suis mal en homme dur
    Et mal en petit coeur."
    Oui. Je suis mal en tête vide et nunuche, et mal en pantalon/grosses bottes/taser...
    Qu'est-ce qui nous empêche de.. conjuguer ? l'intérêt et la grâce ?
    En tout cas, sans... la grâce (des femmes...) le monde est pouddinguement sérieux, et c'est morne et triste...
    Et pendant qu'on y est, qu'est-ce qui empêche de conjuguer... gros bras et grosse tête ?...

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