J’ai eu davantage l’occasion de lire des réflexions
concernant les vieux
que de partager des impressions à propos de ceux qui
viennent de reprendre le chemin des écoliers.
L’ouverture des établissements scolaires paraissait
insurmontable à bien des adultes, mais les petits sont entrés dans l’action, si
bien que les soziaux des réseaux en sont restés cois.
Souvent sont exhibés des mômes porteurs de pancartes des
grands, convoqués aussi bien pour la dette en €uros que pour celle en Oxygène. Lors
de cette reprise de l’école à temps partiel et pour quelques uns, je n’ai pas
repéré de paroles d’enfants, même sous un nom d’emprunt, ni d'avis de
praticiens sauf pour exprimer leurs embarras par rapport aux consignes de
sécurité sanitaire.
Au pays du "présentiel", peu d’investigations journalistiques
sur l’absentéisme; telle institutrice ne rejoignant pas son école car le fils
qu’elle avait à la maison ne pouvait être scolarisé. Bien peu de réflexions sur
la méthodologie éducative, quand des fractions de classes ont avancé le
programme alors que d’autres révisaient. Irréductible en matière de liberté
pédagogique et ayant apprécié la délégation de responsabilités aux personnes
sur le terrain, je pense qu’après avoir été draconien et exhaustif en matière
de précautions, un peu de bon sens devrait amener à simplifier les protocoles
hygiéniques avec par exemple le professeur distribuant le gel hydro alcoolique
à l’entrée des salles, comme dans les magasins, plutôt que de faire poireauter
les collégiens aux lavabos. « Plus d’école, moins de protocole »
Les enfants ont repris leur rôle d’élève, loin de l’étreinte
protectrice des parents, assimilant les consignes, pleinement « dans le
match » et non dans le retrait ou la projection fantasmée.
En les confiant à l‘institution, papa et maman manifestaient
une confiance bénéfique à tous.
Cette école invoquée jadis comme recours à tous
les maux du monde tout en étant jugée à l’origine de toutes les inégalités,
était accusée en sus de mettre à bas la confiance en soi des apprenants.
Cette
chanson va peut-être passer de mode avec la reconnaissance de la spécificité du
travail d’enseignant et sa difficulté, voire sa noblesse. Au moment où se
redécouvrent tant d’évidences, ce sont bien les enfants, les élèves, qui sont
les plus concernés pour croire en la vie, en l’avenir, en eux-mêmes.
La défiance, après avoir bousculé les politiques, a touché
aussi les scientifiques, chacun ayant chopé son virologue, il ne reste plus
qu’à attendre que s’apaise le brouhaha. Ces parangons de l’esprit critique qui
vont jusqu’à revenir au temps de la terre aplatie pour les plus excessifs, trônent
depuis la partie émergée d’une opinion versatile, déniante.
A la mesure de leur peur, ils déploient leurs pensées
magiques, imperméables à l’humour de Churchill: «La prévision est un art difficile, surtout quand elle concerne
l’avenir.»
Quand l’état demande de se masquer cela convient
bien aux anonymes sous pseudo suspectant par ailleurs des moyens efficaces de
prévention de dévoiler une intimité qu’ils aiment tant exhiber par ailleurs.
La crise inédite qui nous submerge révèle des
tendances à l’œuvre depuis longtemps avec la digitalisation du monde rejoignant
une plus grande sobriété énergétique. Les télétravailleurs auront moins de
temps de transports chronophage et polluant et accessoirement moins de contacts
avec des individus pas toujours sociables. Se retrouver avec les autres après n’avoir
été qu’avec les siens, n’a pas toujours l’évidence d’un été au bord du Canal Saint
Martin.
La mise en relief de l’éloignement encore plus grand
entre ceux n’avaient pas accès à une connexion et les habiles de l’informatique,
est crue. Pendant ce temps, derrière leurs écrans, des élèves qui pouvaient
être perturbés par d’omniprésents trublions d’avant le confinement auront peut
être envie de prolonger le moment où ils auront pu travailler plus
tranquillement.
Je ne goûte guère la
science fiction, mais peut-on se demander si on ne va bientôt plus rencontrer
dans l’école publique que des accros du droit de retrait croisant quelques
décrocheurs en mal d’inscription dans quelque groupe racisé ? Les autres
privilégiés se la coulant douce in the school privée de chez privé.................
Le dessin a été découpé dans "Marianne".
Je vois un problème avec le "tout numérique/tout Internet".
RépondreSupprimerC'est terriblement CONSOMMATEUR d'énergie, et ça réduit l'accès au monde de plus en plus à ce qu'on perçoit par écran interposé, par désir de (SE)PROTEGER, et ASSURER LA SECURITE DES POPULATIONS (et pas des hommes et des femmes...). Ça conduit à la dématérialisation, pas seulement des livres, mais... de nos corps, et je suis farouchement contre.
Il y a une autre dimension : ça conforte le quidam dans sa perception très limitée de ce qu'est la liberté : CE QU'IL A CHOISI, LUI. Autrement dit, l'idée du... devoir prend encore un coup, comme celle de responsabilité envers une collectivité limitée, forcément limitée, et non pas universelle. (Mais j'ai mes incohérences sur le devoir... le "devoir" de faire sa déclaration d'impôt sur Internet me semble un devoir abusif, mettons. Cela me semble un devoir couteau sous la gorge pour passer au numérique, qui est le roi de l'outil de contrôle social. Oui à l'engagement social, mais pas sous la forme de ce contrôle social là.)
Je précise aussi que je suis hostile à l'emploi des "nouvelles technologies" pour nous "pister/traquer/chasser", même pour les meilleures intentions, car je n'oublie pas qu'Adolf Hitler fut un homme qui a grandement souffert de son passage dans les bas-fonds de Vienne à l'âge de 14 ans, et qu'il avait beaucoup de compassion pour l'exploitation de l'homme par l'homme. Il a commencé...(ayant été démocratiquement élu, je précise...) en ayant un désir sincère d'améliorer le sort de l'homme pauvre, travailleur, comme tant d'entre nous ont toujours le désir sincère d'améliorer le sort de l'homme pauvre, travailleur...
J'évoque Adolf pour illustrer comment les bonnes intentions peuvent se métamorphoser subitement, sans prévenir. Il me semble qu'une certaine dose de... réalisme pourrait nous amener à tenir compte de métamorphoses comme celles d'Adolf Hitler, et nous inoculer avec une sacrée frousse à l'encontre d'emplois bienfaisants des nouvelles technologies, plutôt qu'une sacré frousse du virus...
C'est curieux, mais le télétravail risque d'achever l'avènement de la société de masse, qui est inséparable de la "démocratie" planétaire, en nous rendant de moins en moins capable de supporter la moindre ingérence d'un autre... en chair et en os ? dans notre espace restreint.
Je serais plus optimiste si je voyais des familles heureuses d'être ensemble, des couples unis, autour de moi, mais je ne vois pas cela. Je vois de plus en plus d'INDIVIDUS isolés, avec davantage de difficultés à INITIER des contacts avec autrui, et de prendre des initiatives en tous bords.
Que vaut la possibilité de faire des.. choix quand on est incapable d'initiative, je le demande ?...
L'information, la culture de masse, produisent une uniformisation de nos pensées, et croyances qui frôle... le rassemblement religieux, fut-il... païen. Il faut croire que ce n'est pas seul le contenu des "produits" des nouvelles technologies qui poursuit, et non induit, ces transformations, mais les dispositifs eux-mêmes. Je m'explique : il y a des années lumière entre écouter une personne en chair et en os vous parler personnellement, et regarder/écouter une conférence transmise sur Internet à des millions de... "semblables".
Vous n'êtes pas la même personne (nous ne sommes pas les mêmes personnes) dans ces deux cas de figure si différents.
Les fourmis illustrent bien le phénomène de... culture de masse. Chacune, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à sa soeur, est un individu, mais toutes travaillent POUR LA FOURMILIERE. Et on sait depuis La Fontaine combien la fourmi... est travailleuse, économe, pingre, efficace, etc etc. et... qu'elle ne chante pas parce que c'est une perte de temps ! Un avertissement, je dis...
Très bien, le dessin. ;-)
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