Le GPS indique plus d’une heure de trajet en passant par l’autoroute où les camions circulent en grand nombre. Nous arrivons à Gardone vers midi ; nous souhaitons voir « Il vittoriale degli Italiani » mais comme la visite semble importante et demande du temps, nous préférons fureter un peu dans les environs et nous restaurer pour éviter ensuite les moments de faiblesse.
Nous tombons par hasard sur une bonne adresse du Routard 2018, la Pizzeria ai pines (piazza Garibaldi, 25083 Gardone Riviera) qui a l’avantage d’offrir une grande terrasse ombragée surplombant le lac scintillant de soleil. Nous nous y installons pour déguster notre 1ère pizza du séjour (à 6 ou 8 €), consistante.
Le ventre lesté, un café à grimper aux rideaux pour digérer,
nous nous acheminons vers l’entrée de la « villa »
de Gabriel d’Annunzio. Nous bénéficions de tarifs séniors à 13 €, moi
compris grâce à la gentillesse ou la compassion de la caissière lorsque je
demande timidement « e professore » ?
Nous pouvons nous promener
dans les jardins avant la visite guidée en français prévue à 14h 42.
A l’entrée, des bougainvilliers roses explosent en pleine santé avec des grappes parfaites de fleurs colorées. Trois femmes s’activent à nettoyer, cimenter ou peindre des parties architecturales intégrées à la nature.
A l’entrée, des bougainvilliers roses explosent en pleine santé avec des grappes parfaites de fleurs colorées. Trois femmes s’activent à nettoyer, cimenter ou peindre des parties architecturales intégrées à la nature.
Nous ne sommes pas vraiment convaincus par les sculptures
exhibées, que ce soit les aigles, une oreille rose posée sur la pelouse ou
autre (comme l’adolescence) en matière gris sombre et sale qui donne un aspect
morbide.
Nous déambulons dans la chaleur
vers le théâtre, la roseraie, le cimetière des chiens où des petites statuettes
à têtes canines surgissent de terre, à côté de la tombe de la fille du poète à l’ombre des cyprès.En contrebas, on aperçoit « le lac des danses » tout petit au bout d’une ravine ponctuée de statues.
Nous nous rapprochons du « Prioria », nom de la
villa, et attendons à l’ombre l’heure de la visite intérieure. Nous avons droit
à une guide pour nous quatre, parlant parfaitement le français. Que retenir de
cette maison ?
- Entrée assez étroite, très sombre avec en haut de quelques
marches 2 accès différents :
à droite de la colonne centrale, étaient dirigés les
créanciers et les politiques, soit les indésirables
à gauche, les intimes et les amis.
- A droite : salle d’attente. Une phrase du
propriétaire écrite à propos du miroir sur lequel elle est inscrite invite
celui qui patiente à réfléchir ; on peut voir aussi un joli lustre
vénitien et un meuble à gramophone, une radio.
- Salon de musique avec 2 pianos à queue destinés à la
dernière compagne de d’Annunzio qui vécut ici ses 17 dernières années. Il a
voulu reproduire une tente du désert en disposant des tentures aux murs et au plafond. Des citrouilles en
verre coloré diffusent une belle lumière cependant parcimonieuse, car elle le
faisait souffrir, il y était
photosensible suite à la guerre où
il avait perdu un œil. Il appréciait la
musique, et la maison dispose de plusieurs pianos ainsi que de 2 orgues.
- La villa avait le confort le plus moderne de l’époque, équipée de WC,
de salles de bain ; mais même ces endroits intimes sont submergés par la
présence d’objets collectés souvent d’origine orientale.
- Beaucoup de livres, de bibliothèques tapissent la plupart
des murs, dont une collection d’ouvrages en français dans le bureau du
« manchot ».
Dépassé par le courrier des politiques ou les relances des créanciers, il évitait de répondre en se faisant passer pour manchot. Pratique. A côté, il inventait des mots dans un atelier.
Dépassé par le courrier des politiques ou les relances des créanciers, il évitait de répondre en se faisant passer pour manchot. Pratique. A côté, il inventait des mots dans un atelier.
Il y mentionne que
« Pour ne pas mourir », il fait don de cette villa au peuple
italien. Ironie ?
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