Mais à Nairobi ou à Gdansk pas de jeu de mots, et ici ce ne
sont pas seulement les bourre-pif qui sont violents, les silences lâches m’inquiètent
bien davantage.
Le président de la République encaisse tous les ressentiments quand le dispositif se mettant en place pour « Le grand débat » pourrait amortir tant d’agressivité.
Le président de la République encaisse tous les ressentiments quand le dispositif se mettant en place pour « Le grand débat » pourrait amortir tant d’agressivité.
Le consentement aux plus ensauvagés des propos, aux plus
irascibles postures, à la plus outrancière des haines, devient banal. Ce
mot « consentement », familier dans l’expression « consentement à l’impôt », est devenu incongru dans
cet usage, la reconnaissance de l’intérêt, des biens communs, voire du sens
commun, n’allant plus de soi.
Les mâles slogans (« Macron démifion ») vont de
pair avec une disparition des pères.
Des femmes seules étaient bien visibles sur les ronds
points, n’ayant peut être pas accepté les compromis de la maturité, comme les pères qui leur ont laissé leurs enfants sur les bras. Ils ne se
privent pas de gueuler contre l’autre, le chef.
Les mouvements sociaux se parent bien sûr des couleurs des
ancêtres, mais ne serait ce qu’une guillotine
revenue, celle-ci n’en finit pas d’éteindre les lumières : Badinter
reviens, ils sont devenus fous.
En 68, nous souhaitions une société nouvelle, en 2019 pour
les biberonnés au « vivre ensemble » c’est « pas de société »,
tout court, qu’ils clament, hystérisant ou fuyant les débats.
Nous avions l’impression au printemps de mettre à bas
quelques cathédrales en jetant la culpabilité aux enfers, alors que c’est elle
qui nous avait humanisés.
Etranger à soi même, comment ne pas l’être aux autres ?
Les conditions économiques déterminantes n’épuisent pas tant
de causes venues de très loin qui ont à voir avec nos manières éducatives, à
moins d’être persuadé qu’elles étaient inoffensives.
Quand advient le crépuscule, peut-on entrevoir, à défaut de
Dieux, quelques hommes de paroles ? Une ligne dans un magazine où Sylvain
Tesson rappelle le sens du mot colère = « hors de soi », fera
l’affaire.
Il y aurait bien un million de personnes qui samedi après
samedi impressionneraient les écrans que le label « peuple » ne
pourrait leur être décerné. Les recalés du pouvoir leur courent après,
s’enivrant du pouvoir de nuire au détriment de celui de construire.
« Et un et deux et braséro ! » plutôt que
l’élaboration patiente et courageuse de propositions.
Le journal « Alternatives économiques » qui ne peut être
soupçonné de macronisme galopant, dans un numéro sur les campagnes avance quelques
données incroyables :
« L’abandon par
l’Etat ? Les territoires ruraux restent les mieux dotés en subventions
publiques. L’exode ? Il s’est discrètement renversé il y a quarante ans,
au point que si exode il y a aujourd’hui, il est plutôt urbain. Le déclin
économique au profit des grandes villes ? Ce serait oublier que les
territoires non métropolitains ont vu, depuis les années 1980, leur situation
socio-économique s’améliorer plus vite que celle des métropoles. »
« Une voiture
pleine est moins polluante qu’un bus mal rempli, lui-même moins polluant qu’un
train quasi vide. »
Pour relever ceci, je me mets dans la peau d’une
« hyène dactylographe », le mot était d’un dignitaire soviétique à
l’égard de Sartre, pour rappeler que les excès ne datent quand même pas
d’aujourd’hui, mais n’étaient pas mis à la portée de tous les écoliers pour qui
« Macron démission » est devenu une comptine.
Il peut être dangereux de s'appeler "Emmanuel" dans un pays où l'anticléricalisme est tout de même un sport national dans certains secteurs de la population.
RépondreSupprimerNous n'oublions pas ce qui est arrivé à Emmanuel, n'est-ce pas ?
Un déchainement de haine, pour accabler d'injures, et réclamer la peau (en sacrifice..) d'un bouc émissaire qui avait déçu... le peuple.
Pour l'exode, je pense qu'on pourrait vraisemblablement voir les mêmes choses qu'on voit au Canada : pas mal de citadins qui ont des maisons de campagnes, et viennent les investir pendant les périodes de vacances.
Question : le citoyen citadin en maison de campagne est-il un rural ?
Il m'arrive de voir mes amis... "cultivés"... traiter les classes populaires, citadines ou rurales, de pèquenauds. Le mépris des uns par les autres, et vice versa, est à son comble.