Avec ces 120 pages, le conformisme est parti excessivement à
l’opposé et le génie poétique disparaît derrière le sale gosse, pourtant :
« Comme je
descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots ! »
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots ! »
Tout est dit. Rien que quelques lignes où chaque mot est un cadeau ou la scansion vous soulève, valent bien plus que des vignettes de
beuveries, de grossièretés, de fausses audaces et d’une déclinaison figée des mines
inexpressives de l’icône romantique qu’il n’était surtout pas, dupliquée à
souhait.
Les anecdotes biographiques scient les barreaux qui
pourraient nous élever au dessus de la tourbe. J’ai trop vanté la BD comme
moyen adapté pour traduire bien des aspects de la connaissance, mais pour ce
qui est de la poésie, sur ce coup, il vaut mieux s’en tenir aux textes
originaux.
Pourquoi ne pas confier à des dessinateurs des illustrations
de poèmes comme en composent les écoliers dans leurs cahiers de récitations,
plutôt que quelques cartes postales anonymes où Charleville est en gris et Aden
en jaune ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire