un homme qui n’a jamais connu l’amour paye une femme pour
venir dans sa chambre d’hôtel.
« Vous devriez ne
pas la connaître, l'avoir trouvée partout à la fois, dans un hôtel, dans une
rue, dans un train, dans un bar, dans un livre, dans un film, en vous-même, en
vous, en toi, au hasard de ton sexe dressé dans la nuit qui appelle où se
mettre, où se débarrasser des pleurs qui le remplissent. Vous pourriez l'avoir
payée. Vous auriez dit : Il faudrait venir chaque nuit pendant plusieurs jours.
Elle vous aurait regardé longtemps, et puis elle vous aurait dit que dans ce cas c'était cher. »
Elle vous aurait regardé longtemps, et puis elle vous aurait dit que dans ce cas c'était cher. »
Je ne suis pas sûr d’avoir entendu cette introduction dans
son intégralité, de la part de la narratrice placée sur la scène de la MC 2
dans une cabine au coin d’une chambre d’hôtel au dessous d’un grand écran.
Mais ce jeu avec les mots, subtil, élémentaire, où leur
incandescence côtoie la dérision est parfaitement restitué et réactivé par un
dispositif scénique qui mêle porteurs de micro et de caméras aux beaux acteurs.
Mon plaisir brut de mâle voyant une belle femme sur des
talons et nue la plupart du temps a été perturbé par cette escouade de
silhouettes en collants qui amène les images des corps fragmentés sur l’écran
noir et blanc. J’avais donc pu sans vergogne me laisser conduire par ma femme à
un spectacle de femme à poil. Il était d’un autre ordre que les strip-tease
sous chapiteau de la foire de Beaucroissant dont on n’évaluait pas le côté
sordide mais qui nous faisaient fantasmer à l’adolescence.
Le titre avait déjà de quoi nous refroidir bien que le sujet
devienne familier et pas seulement au théâtre http://blog-de-guy.blogspot.fr/2018/03/la-danse-de-mort-august-strindberg.html.
Le spectacle est gonflé, en particulier dans la période, où les
pourvoyeurs en charcuterie sont dans le coli mateur, dur, dérangeant et en même temps presque
naïf, soulevant des questions essentielles sans avoir l’air d’y toucher.
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