Au moment où « l’ebdo » édité par la même maison disparaissait bien vite, ce numéro du trimestriel de référence vient rassurer les lecteurs.
Le sujet du dossier « Héros et criminels »
appelait d‘ailleurs l’originalité et la nuance.
Ainsi le premier
ministre du Kosovo accusé de crimes de guerre est un héros pour
certains de ses compatriotes ou comment en Centrafrique,
d’anciens gardes d’une des plus grandes réserves d’animaux sauvages du monde
sont devenus braconniers. Aux Philippines
des prêtres protègent quelques dealers contre les escadrons de Duterte le
président. Un Yakuza aide les nettoyeurs de Fukushima.
Un écrivain américain
habile avec l’informatique a mis au point un robot portant tous les souvenirs
de son père et pouvant entretenir une conversation fine avec ceux qui
interrogent la machine : l’intelligence artificielle n’est pas forcément
une déshumanisation.
Le témoignage intéressant d’un gardien de musée et des portraits
photographiques inattendus de personnes fréquentant les bains-douches
parisiens alternent avec des récits de luttes pas toujours victorieuses. Les
défenseurs du littoral corse se
sentent bien seuls comme les Inuits
qui s’opposent à l’interdiction de la chasse aux phoques : cette fois là,
ce n’est pas le lobbie de chasseurs qui a gagné.
L’entretien avec la nouvelle responsable de la francophonie,
Michaëlle Jean, née à Haïti représentante du Canada est revigorant après
l’accablement que peut faire naître l’ampleur du scandale de constructions
nouvelles à Alexandrie (Egypte) qui
s’effondrent et continuent à s’édifier en toute illégalité.
La bande dessinée à propos d’un périple aux Kergelen montre que ceux qui
travaillent à la préservation d’un équilibre écologique trouvent aussi parmi
leurs confrères une vérité personnelle qui rend difficile leur retour vers ce
monde furieux.
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