En des temps soixantanars, l’état était honni, me voilà
rendu à le défendre maintenant qu’il est loin d’être omnipotent, ce pelé, ce
gaulois :
produit naturel d’une
société avec ses compromis,
produit durable des contradictions d’une histoire.
Un « bloc » disait Clémenceau de la révolution
française.
Mais le char de l’état est malmené par l’inconduite des gouvernants,
ses blindages sont rongés par l’air corrosif des temps capitalistes qui portent la
guerre comme la nuée porte l’orage, ainsi disait Jaurès ou plus exactement:
« Toujours votre société violente et
chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état
d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte
l’orage. »
Il faut aller chercher les mots dans un autre siècle, ceux
d’à présent ne servent plus à rêver mais à tromper :
« Licencier plus
facilement pour mieux embaucher », «latin
pour tous, pour mieux le supprimer »…
Quand Vals exhorte la
gauche et les intellectuels avant de les insulter, sans arrêter de tomber à droite à tous coups, quand les mots
de solidarité sont utilisés alors que la France refuse la proposition de l’Europe de
répartir les réfugiés, notre foi a de quoi se faire de la bile.
Pour des mots qui me touchent de près, ceux de l’éducation
nationale me taraudent : ridicules mais loin d’être anodins, avec le
mammouth sous moumoute qui travaille à rendre les enseignants à vocation
d’animation aussi incompréhensibles que des banquiers, des notaires.
La mutation du rôle de l’école en arrive à un stade
accablant : on renonce à la transmission pour gagner une tranquillité
illusoire.
Dans la réforme du collège fut choisi le camp des parents
contre les profs, à rapprocher de la préférence du MEDEF plutôt que des
syndicats en d’autres légiférations,
mais les amadoués n’ont guère de reconnaissance.
« Vous avez voulu
éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez
la guerre ».
Churchill est sans doute trop grand pour appliquer ses mots
à une réalité de l’école assoupie. Mais par ailleurs, là sur nos trottoirs, que
fuient Soudanais, Erythréens, sinon la guerre ?
Plus nos gouvernants font les malins, plus la réalité les
dément. L’état ne fait plus la loi dans certains quartiers, on le sait. Et on n’ose voir le poids financier des
organisations criminelles auprès desquelles, si on leur adjoint les
malhonnêtes, il ne restera même plus un quelconque trésorier de Sou des écoles
à pouvoir se promener la tête haute.
Tiens, le Sou des écoles de Saint Egrève risque de mettre la
clef sous la porte.
………….
Dans "Le journal du jeudi" à Ouagadougou repris par "Courrier international",
une vision peu flatteuse de la France :
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