« la culture générale permet de connaître le monde, de l’évaluer, pour y évoluer ».
Les qualités d’ingénieur, de philosophe, de cultureux, de politique
engagé de Jean Caune ressortent ainsi que ses talents de comédien où dans un
dialogue avec un comparse, il essayera de sortir du genre conférence depuis une
table.
Très vite nous allons au-delà du réasticage du mot
« humanités » au pluriel, rimant avec « humanité » au
singulier.
Une citation de Giorgio Agamben définit le contemporain
comme
« celui qui fixe le regard sur son temps pour en percevoir non les lumières, mais l'obscurité. » Allons-y !
« celui qui fixe le regard sur son temps pour en percevoir non les lumières, mais l'obscurité. » Allons-y !
Dans notre ville dont les anneaux olympiques se sont
défraichis, les « nano technologies » dans le « Y » à la technophilie
enjouée, ne sont elles qu’une appellation publicitaire destinée à pomper des
subventions ?
Nous pourrions être sortis de la croyance dans le progrès
depuis l’ypérite (gaz moutarde) centenaire, pourtant nous reculons d’effroi à
l’idée de perdre l’idée de progrès.
Le savoir non spécialisé devrait permettre le partage, mais à
l’université dans la guerre des disciplines : difficile de trouver un
langage commun. Il y a bien eu des
polémiques quand un usage métaphorique du vocabulaire scientifique s’est révélé
être une imposture, mais bien des mots restent piégés et les formules rhétoriques
abondent, ainsi le terme « éducation populaire » a perdu de sa
réalité. Les mots de « diffusion »
et de « transmission » se confondent et même « éducation
artistique » n’est pas vraiment dans la formation des maîtres (oh pardon
ce dernier mot est un intrus).
Ce n’est pas avec une telle assistance pas très potache que
va avancer le dialogue entre les sciences empiriques et celles soumises aux
interprétations pour éviter les éternelles oppositions entre disciplines dures
et molles.
J’ai retenu que les cultures du sud tournées vers le passé
permettaient d’envisager plusieurs choses à la fois : comme les femmes (c’est
moi qui l’ajoute) ; les cultures anglo-saxonnes, elles, segmentent le
temps.
Au cours de cette soirée où Malraux a été évoqué, je n’ai
pas perdu mon temps en allant à la
source de son discours intégral prononcé lors de l’inauguration de la maison de
la culture d’Amiens. Ça a de la gueule !
« Le temps vide,
c'est le monde moderne. Mais ce qu'on a appelé le loisir, c'est à dire un temps
qui doit être rempli par ce qui amuse, est exactement ce qu'il faut pour ne
rien comprendre aux problèmes qui se posent à nous. »
« Si le mot
culture a un sens, il est ce qui répond au visage qu'a dans la glace un être
humain quand il y regarde ce qui sera son visage de mort. La culture, c'est ce
qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre. Et pour le
reste, mieux vaut n'en parler qu'à d'autres moments : il y a aussi les
entractes. »
.............
Dans "Le Point ":
Je ne comprend pas : qu'est-ce qui serait un usage métaphorique du langage scientifique, et... mieux encore, qu'est-ce qui serait un "usage" NON METAPHORIQUE du langage scientifique ?
RépondreSupprimerCette interrogation ne se repose-t-elle pas sur l'hypothèse linguistique qu'il y aurait un langage quelconque qui pourrait échapper à la polysémie qui est constitutive du langage lui-même ? N'avons-nous pas le... fantasme ? qu'il nous serait possible de fabriquer un langage où un "chat" serait un chat, et rien d'autre, une fois pour toutes, jusqu'à la fin des temps, amen ? N'est-ce pas ce... préjugé ? hypothèse ? qui répond à la définition... religieuse du mot "vérité" ? (se souvenir que Jésus parle pas mal de vérité dans l'Evangile....)
Comment un vocabulaire scientifique pourrait-il échapper à la vulgarisation, qui fait entrer les termes scientifiques dans le langage quotidien, par un processus qu'on POURRAIT appeler démocratisation du savoir ? (Mais ne crois pas que je suis une fanatique religieuse de la démocratie.)
De même, comment avons-nous pu croire qu'il pourrait y avoir une science qui échapperait à l'interprétation ?
Il est temps pour une de mes anecdotes préférées : j'ai amené ma fille voir un allergologue il y a un certain temps. Ce médecin compétent, entouré de ses machines très techniques, rutilantes, fabriquées pour prendre des... mesures, m'a annoncé doctement après avoir passé fifille à la casserole technique qu'elle était asthmatique. Et quand je lui ai demandé de me dire à partir de quels critères diagnostics il se prononçait de la sorte, il m'a répondu que ce n'était pas lui qui avait posé le diagnostic, c'était la machine...
Comme quoi le désir de ne pas être celui qui endosse la responsabilité de l'acte d'interpréter fait faire de drôles de choses à nous autres animaux humains...
Mais si on regarde bien avec un oeil attentif (mais avons-nous toujours les yeux pour voir ? ce n'est pas certain du tout), nous sommes constamment mis dans la situation d'interpréter, et de devoir interpréter.
Croire qu'on va faire l'impasse dessus est une... croyance qui fait faire beaucoup de bêtises, à mon avis.