Un coup de poing à l’estomac.
« À la fin de la
guerre - parce que faudra bien qu'elle se termine un jour, hein ! - on s'est
tous juré d'aller fêter ça aux Folies Bergère, à Paris. C'est pour ça, le
nom. »
Encore la guerre ! Et c’est le grand mérite de cet
album de renouveler le genre en mêlant le fantastique qui en général ne
m’embarque guère, la boue des tranchées et Monnet à Giverny loin du front
quoique…
Un pantin Mimile se prend une balle dans le casque et les
poilus, qui enfants chassaient les taupes, sont devenus taupes mais ne cessent
de rire : « poil au pire » et s’inventent des repas de luxe
quand vient le rata avec certains qui y laissent leurs boyaux dans la gamelle.
Magnifiquement dessiné.
Au cœur de la folie, l’humour. L’humanité de chacun a encore
plus de grandeur quand elle doit se coltiner la mort, l’absurdité, à chaque
pas. J’ai rarement eu le sentiment comme cette fois de percevoir la puanteur
qui pouvait émaner des tranchées au bord desquelles les cadavres de vos frères
pourrissent.
Une grande BD forte avec laquelle on se dit : il n’y a
que la BD pour
rendre compte ainsi d’une telle folle réalité qui touche l’intime et
l’universel, la folie, la colère, la beauté, les souvenirs, la chair et la
fantaisie.
« Je vous salue
patrie ! Vous êtes bénie entre toutes les nations et tant pis si on y
laisse nos entrailles. »
Ça a l'air bien intéressant, merci, Guy.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette idée d'une vie dans les tranchées, une vie vivante au milieu de la mort, parce que, pendant quatre ans, les vies quotidiennes ne se sont pas mises sur pause afin de gratifier notre puérile idéal de "plus jamais ça", et notre désir d'encore et toujours FERMER LES YEUX et les garder bien fermés pour surtout ne pas voir ce qu'est l'homme (et la femme...parité oblige), et ce qu'il sera jusqu'à la fin des temps. J'espère en tout cas, car l'alternative est vraiment trop sordide pour que je puisse l'imaginer, vois-tu ?
Je me garderai bien de prier pour un avatar du paradis chrétien sur terre...