Nous devons pas mal rouler aujourd’hui revenant sur nos pas
vers Key Afer. Dans la plaine, nous bifurquons par une piste rectiligne que
nous suivons un long moment avant d’atteindre un village Arbore.
Le rituel commence : un guide local nous explique les
coutumes du village constitué de trois tribus différentes, qui ont créé une
langue commune pour cohabiter.
Les filles ont la tête rasée et s’habillent de peaux de
bêtes alors que les femmes mariées se laissent pousser les cheveux et se
ceignent la taille avec du tissu.
Autour de nous la population grossit, sauf des femmes occupées à refagoter
l’armature d’une case, remplaçant les parties noircies par le feu.
La séance photo peut commencer, nous choisissons les
figurants par groupes de trois. Les
demandes de soap, t-shirt, de nos bracelets se multiplient, les soldes pour les
photos arrivent… nous parvenons à
remonter dans les 4X4, après avoir acheté un tabouret.
Nous subissons une nouvelle crevaison après avoir croisé des
pintades peu farouches.
Nous mangeons dans un restaurant routier, assez grand, avec
plusieurs paillotes. On nous sert deux plateaux pour 6 sans viande à cause du
jeûne car nous sommes vendredi.
Nous nous régalons de purée de pois cassés et lentilles
rouges légèrement pimentées.
Des merles métalliques s’approchent des plats qu’ils
picorent en compagnie des worabées (tisserins jaunes) de façon assez effrontée.
Les becs affamés font inévitablement basculer dans un grand bruit de métal des
plateaux disposés avec les restes sur une murette.
La route vers Konso
passe dans des paysages verdoyants de collines où se distinguent des terrasses
et grimpe en pente non négligeable vers des altitudes plus élevées.
La ville de Konso se répartit autour de la rue centrale
descendant sérieusement jusqu’au rond-point faisant référence à l’UNESCO.
Notre hôtel, « The green Hôtel » n’est pas très
reluisant avec une cour ravinée où sont plantés quatre totems en bois et deux
abris circulaires surmontés de toits de chaume traditionnels. Nous logeons dans
des chambres au rez-de-chaussée, le premier étage est encore en construction.
Pas d’eau courante, nous nous contenterons du seau d’eau, quant à la lumière , Achenafi,
un de nos accompagnateurs, court acheter des ampoules.
Nous partons à pied, dans la ville que nous pouvons parcourir
tranquillement : « welcome ».
Nous nous asseyons un moment sur un
banc de terre adossé à la case d’handicraft d’où nous observons la vie de la
rue : femmes croulant sous le poids de fagots, habillées de jupes
traditionnelles blanches retournées et ceinturées en haut, des enfants, des
motos, des hommes en habit musulman ou européen et une colonne de jeunes
portant leurs pelles, rentrant du travail.
Autour d’une table bancale nous nous réunissons pour
discuter, lire, compléter nos journaux. Girmay nous raconte comment enfant il
attirait les pintades avec des plumes pour les prendre au collet.
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