Si j’ai consacré 15 articles sur ce blog à mon
quimboiseur (sorcier) préféré qui sollicite d’emblée le dictionnaire, c’est que
parmi sa production tellement abondante qu’elle suffirait à me nourrir à plein temps, chaque lecture m’enchante.
Nous sommes conviés à un voyage au pays des lettres :
il fait l’éloge de Gary, Sartre,
Semprun… égratigne élégamment Sollers et s’attaque avec finesse à quelque
monstre sacré tel Foucault.
« Par un contre
effet de bascule, replongèrent dans le noir - en même temps que la famille,
l’atelier, l’usine, la ferme - les ci-devant « travailleurs des
villes et des campagnes », assignés par le radical chic à la condition de
beauf (pour ne rien dire des malheureux « inspecteurs du
travail », deux mots, deux offenses).
Je n’ai pas la culture suffisante pour juger de la
justesse de ses opinions concernant Gracq, Nourissier ou Fumaroli mais
l’originalité de son propos est stimulante, l’élégance du style séduisante, la
vigueur de ses oppositions nous réveille, ses formules claquent :
si nous sommes passés dans nos relations «du haïku à la main au cul», De
gaulle fit effectuer à la
France « Une
traversée en première classe avec un billet de seconde.»
Je goûte toujours son humour désenchanté quand par exemple
il met en débat les formes littéraires les plus concises :
« La
genèse ? Un homme. Une femme. Une pomme. Un drame. »
Et ses mots portent bien au-delà d’un dilemme pour qui serait tenté par l’autobiographie :
«… vous n’avez pas le choix, me semble-t-il, qu’entre deux
positions fausses : ou vous reniez votre passé, au nom d’une lucidité
présente, et vous racontez l’histoire triste d’une abjuration. Ou vous
continuez d’épouser ce passé, pour vous justifier, et c’est la rétrospection
paranoïaque d’un idiot. »
300 pages où souffle
« le sentiment de l’Histoire dont Chateaubriand fut l’accoucheur et
Malraux le croque mort. »
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