Trois articles du copieux trimestriel sont regroupés sous le titre « Comme un roman », alors que chaque page parmi les 200 pourrait illustrer cet intitulé.
Bien sûr les treize anglais partis à travers l’Europe pour
se rendre en Syrie, le fils d’un condamné à mort qui retrouve son nom, et
l’expert du FBI qui remet en cause l’institution fournissent matière à des récits passionnants.
Mais le marché aux esclaves d’un village de Campanie a aussi de quoi alimenter en prose indignée, et
la « petite Chipette » martyre de Maubeuge était plus malheureuse que
Cosette. L’obstination de Browder un des 300 0000 exilés russes en Angleterre à
chercher la vérité sur la mort de son avocat nous parle vigoureusement
d’aujourd’hui et de son pays d’origine puissant et misérable.
La vie de Norma Manéa écrivain roumain prouve la force de la
littérature qui lui a permis de rester debout. Son animal fétiche est
"l’escargot qui va partout avec sa langue".
La BD
est consacrée cette fois à un évadé de la secte de l’église de scientologie et
le recueil de dessins documentaires à des femmes afghanes en prison, le récit
photo est alloué aux hobos qui errent, passagers clandestins des trains depuis
le XIX° siècle aux Etats-Unis : « les enfants de Kerouac ».
Mais le reportage le plus fort à mon goût est celui qui décrit
l’existence d’un Japonais vivant au cœur de la zone contaminée par l’accident
nucléaire de Fukushima ; il nous renvoie à l’essentiel. Il en est de même pour
le récit de la vie dans un ghetto pour riches ultra sécurisé en Afrique du Sud
qui peut se lire comme une métaphore de la situation de nos pays derrière leurs barbelés dans le
monde dont bien des habitants pressentent l’effondrement.
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