Larissa notre guide n’est pas au rendez-vous, sa fille est malade, mais elle nous a envoyé Irina.
Avec elle, nous découvrons le métro où les photos sont interdites par peur des attentats.
La station construite en 1955 dégage une impression de luxe avec ses lustres en bronze et ses murs de marbre, elle expose des richesses à la mesure de la ville ! L’escalator en bois descend profond et raide à cause du terrain marécageux il doit passer aussi sous les canaux et la Neva (80m environ). Bien que datant de 1955, le style adopté est « modern style » pour la décoration. Dans les stations les plus modernes, des portes automatiques donnant accès directement aux wagons empêchent ceux qui auraient abusé de la vodka de tomber sur la voie.
Nous quittons le métro et ses passagers endormis au bout de trois stations, et nous nous engouffrons dans un minibus collectif. Le transport coûte le même prix qu’avec les vieux bus publics, délabrés, sur les mêmes trajets. Nous passons le monument dédié aux morts de la 2ème guerre, grandiose, puis nous découvrons la campagne blanche.
La neige commence à tomber, ce qui indique d’après certains membres du groupe bien informés en météo et conditions climatiques une température clémente ! Mmh….Nous passons sans la voir l’ancienne ligne de front puis nous apercevons les premières habitations de Tsarkoïe selo. Le minibus bien embué s’arrête à la demande,
Tsarkoïe selo porte aussi le nom de Pouchkine, à cause du collège impérial qui abrita le poète pendant ses études. Nous marchons un peu sous la neige jusqu’au palais bleu or (en peinture mate) et blanc de Catherine la grande. Comme Irina a retenu les billets à l’avance hier, nous entrons vite, enfilons des « babouches » en plastique bleu sur nos bottes pour protéger les planchers. Nous croyions avoir vu le nec plus ultra hier à l’Ermitage, mais là alors ! Nous commençons par la découverte du salon de bal, construit dans l’imitation de la galerie des glaces de Versailles ; murs blancs, avec anges, décors et porte chandelles dorés à la feuille d’or, parquets en marqueterie et immense tableau peint au plafond ; C’est saisissant. Puis nous nous engageons dans une enfilade de pièces avec des portes identiques, à l’image du salon de bal : ce sont des salles d’apparat, des salles à manger avec vaisselle assortie et faux poêles en faïence de Delft ( dans une datcha, maison secondaire d’été, il n’y a pas besoin en principe de chauffer). Et parmi ces pièces, nous tombons sur le célèbre cabinet d’ambre, reconstitué et inauguré en 2003 ; il en émane une lumière inhabituelle et chaude due à ce patchwork d’ambres de la Baltique de couleurs différentes qui tapissent les panneaux muraux. Quatre mosaïques figuratives s’intègrent dans l’ensemble, dont l’une retrouvée en Allemagne par un journaliste de « Der Spiegel » chez un antiquaire de mauvaise foi. Vraiment, c’est quelque chose d’unique. Peu à peu, les pièces se transforment selon les modes et les époques, nous traversons un salon japonais, un salon aux murs tendus de soie lyonnaise, des pièces de style empire, d’autres d’inspiration égyptienne. Ce palais aujourd’hui rénové avec soin fut occupé par les Allemands, pillé et dévasté comme en témoignent nombre de photos exposées dans les pièces reconstituées ; avant, après. Seulement une quarantaine de pièces sur mille sont aujourd’hui restaurées mais avec goût et sans lésiner sur la qualité. Certaines pièces de mobilier sont l’œuvre encore de recherche de par le monde.
Le parc ne manque pas de charme sous la neige qui tombe, ambiance ouatée et assourdie ; nous laissons avec satisfaction attendre la foule agglutinée à l’entrée du château pour profiter presque seuls des jardins. Un pauvre bougre (moujik) parvient à nous y vendre ses cartes postales à force de ténacité. Après un petit détour vers la galerie Cameron (nom de l’architecte) à côté du pavillon d’agate nous déambulons en direction du pavillon de l’Ermitage dans lequel Catherine recevait ses intimes à dîner (le plancher « ascenseur » pour monter ou descendre la table du repas garantissait leur tranquillité ). Dans le parc, des caissons de bois fermés d’un verrou protègent les statues de la dureté du climat hivernal. Le parc cède la place au parc sauvage à l’anglaise jusqu’aux grilles du domaine.
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