Alors qu’il y avait du beautiful people dans les cinq autres débats qui se tenaient en parallèle à la MC2 pour les états généraux du Renouveau à l’initiative de Libération et de Marianne, j’ai choisi celui qui me semblait le plus important à mes yeux : là où l’injustice sociale s’incruste même si comme le souligne Doutreligne de la fondation abbé Pierre «Quand on aide les plus riches à construire, c’est une relance économique, quand on aide les plus modestes à se loger, on parle d’assistanat.» Le secrétaire d’état au logement Benoit Apparu dont la faible notoriété marque l’absence de priorité politique, ne m’a pas semblé incapable et plutôt courageux de venir argumenter sous un tel intitulé de débat. Les artifices de sa communication n’ont pu contredire le constat accablant sur ce sujet qui implique l’environnement, le vivre ensemble. Il a parlé de « mixité sociale et territoriale » et Doutreligne a semblé étonné de ce nouveau vocabulaire dans la bouche d’un partisan du bouclier fiscal alors qu’il y a aujourd'hui en France 3,5 millions de mal logés (10 millions de français touchés par la crise du logement), et plus de 180 000 dossiers déposés au titre de la loi Droit Au Logement Opposable (DALO). « En septembre 10 000 ménages ont été reconnus "prioritaires"… mais sont toujours en attente de logement.»
Ce débat arrivait avant la publication du rapport annuel de la fondation de l’abbé, et en ce qui concerne notre commune qui révise son PLU, il se superpose aux positions aberrantes de mes camarades qui se disent de gauche mais ne veulent pas de construction nouvelles dans leur quartier. Mes anciens colistiers socialistes voient peut être d’un bon œil la politique de Grenoble qui porte le taux de logements sociaux au-delà de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) mais crient au bétonnage quand à la faveur de l’arrivée du tram l’occasion est offerte de densifier modestement autour de cette nouvelle voie structurante. Quand l’égoïsme s’ajoute à l’absence de vision, quelle défaite idéologique ! J'en perds ma carte. Les espaces verts seront préservés si le paysage n’est pas mité par des lotissements dévoreurs d’espace et si les transports individuels qui étouffent déjà la cuvette grenobloise ne sont pas réduits par une proximité entre résidence et travail, sans parler des HLM qui votaient de préférence à gauche ! Le PLU intercommunal irait vers plus de cohérence et permettrait aux élus dont le courage n’est pas la qualité première de dire : « c’est la faute des autres ». Le respect de la loi : "Sur les 800 000 communes concernées par la loi SRU, 367 n'ont pas fait un seul logement social, c'est un vrai bras de fer fait à la République". La crise a fait remonter partout le taux d’effort des ménages pour se loger et les classes moyennes sont impactées comme certains propriétaires pauvres, en outre les besoins ne sont pas identiques entre Paris où il devient impossible de se loger et les campagnes creusoises, d’où la nécessité de politiques régionales ; en outre des définitions du logement social sont parfois usurpées. "Il faut réguler les prix du marché du logement et empêcher les propriétaires de faire monter les prix au delà de l'indice prévu. "Une taxe sur la plus-value dégagée d'un logement devrait être appliquée lors de sa vente."" Mesures préconisées par le représentant de l’association abbé Pierre qui devant l’inégalité patrimoniale qui a explosé revient à des propositions contraignantes pour contrer une politique de défiscalisation qui a aggravé la situation avec Scellier, Robien et Borloo.
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Dessin de Sempé.
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