Quelle jubilation d’être en accord aussi intimement avec une écriture, un livre ! D’être présent à la lecture, alors que Gwenaëlle Aubry, philosophe romancière s’offre, nous offre le superbe cadeau du portrait de son père qui était absent à lui-même, fou. Elle a choisi des extraits des carnets intimes de cet ancien professeur de droit pour les entrelacer avec ses mots à elle. A travers les mystères d’une vie, c’est nos destins qu’elle met mieux à jour, qu’elle cherche à révéler avec sincérité, avec amour. Les chapitres correspondent à un classement alphabétique comme dans un dictionnaire qui une fois achevé tiendrait toute la vérité d’une vie, mais celle-ci s’échappe. Ce choix qui rend la lecture confortable correspond aussi à la multiplicité des facettes de ce père pirate, clown aux pieds nus.
Je cite une parenthèse seulement devant l’impossibilité de choisir dans ces pages denses et légères, lucides et chaleureuses, aux mots justes. « (ce sont les névrosés qui lisent des romans […] les psychotiques préfèrent la poésie et la philosophie, ils creusent plus loin dans le réel) »
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