Mercredi 8 juillet, nous prenons le premier TGV de Grenoble vers Roissy à 4h 51 du matin, pour le vol de 12h 25, de la Viet Nam Airlines ; nous sommes largement en avance.
Libé et Le Canard enchainé - c’est mercredi- marques ultimes de la France, nous permettent de patienter dans la foule de l’aérogare, cosmopolite comme il se doit.
Nous partons, loin de Sarkoland.
Vol direct sur Hanoï d’une durée de 11h 35, sans escale. Nous arrivons à 5h du mat, heure locale.
Dès le trajet en voiture à partir de l’aéroport tout neuf situé à 35 km à la ville, nous savons que nous avons changé d’univers, avec les maisons à étages étroites pour raison de taxes avec pièces en tunnel, les champs de riz où des paysans poussent l’araire derrière le buffle, des supports gigantesques pour les publicités et une circulation anarchique composée essentiellement de scooters. Jusqu’à cinq passagers sur deux roues et des chargements volumineux des plus insolites. Notre guide Manh nous dit qu’il a même vu une moto transporter deux vaches ! Petites.
La vieille ville d’Hanoï nous séduit immédiatement avec sa vitalité, son foisonnement, ses fils électriques et téléphoniques en écheveaux volumineux, ses maisons et ses arbres (banians, frangipaniers, nims) aux troncs souvent recouverts de lianes. Flamboyants.
Manh nous facilite les formalités d’admission à l’hôtel Hong Ngoc (30-34 Hang Nanh) bien situé dans le vieux quartier des 36 rues. Elles étaient spécialisées et souvent liées à un village : rue des chaussures, des pierres tombales, des instruments de musique, des lanternes…
Nous photographions compulsivement dans le tintamarre d’une circulation extravagante. Du monde partout sur les trottoirs, assis sur des tabourets bas en plastique. C’est ce qu’on appelle des « restaurants poussière ». Il est possible au milieu des motocycles garés d’y manger, de la viande grillée, des rouleaux de printemps, des soupes…
Les marchés à l’abri de bâches ou dans les rues étroites exposent des viandes à l’odeur douceâtre, des poissons, des crapauds, des fleurs, des légumes, des fruits.
Nous arrivons ainsi au bord du lac de l'épée restituée (Hoan Kiem Lake). « D'après une légende, un pauvre pêcheur s'était vu confier par la tortue sacrée du lac une épée magique pour défendre le royaume contre les envahisseurs Ming. Il remporta de nombreuses victoires, libérant le peuple vietnamien du joug chinois. Mais un jour, l'épée lui échappa des mains pendant qu'il se promenait au bord du lac et fut interceptée par la tortue qui la ramena au fond ».
Température affichée : 26°, mais l’humidité nous éprouve. Nous nous posons sur une terrasse de bar en étage, commandons une bière pression et comme nous surplombons un carrefour, nous nous extasions sur les chargements multiples, les femmes qui s’abritent du soleil avec leurs chapeaux coniques, de longs gants, des masques coquets servant de rempart contre la pollution. Les piétons traversent d’un pas nonchalant parmi un flux sonore permanent sans provoquer d’accident.
Près de l’hôtel nous « boutiquons » le long de Hang Gai street, nous trainons dans les boutiques d’art, admirons le peintre Binh qui représente des femmes en tenue traditionnelle appelée hao daï formé de deux pans de tissus resserrés à la taille. Les hôtesses, les lycéennes qui le portent avec un pantalon,sont particulièrement élégantes. Après quelques galeries d’art contemporain très sages, nous pénétrons dans un magasin de soie. Un pyjama en soie pour 25€, un hao daï (35€) sur mesure au 55 Hang Gai au Ngoc Hien Silk. Au passage nous nous attardons sur des tableaux en soie brodée, nous regardons nos premières laques.
Nous ressortons de l’hôtel, un peu déphasés, il n’est que 14h. Après des essais infructueux sur l’internet de l’hôtel, nous partons roder dans le quartier français, vers la cathédrale, les ministères, là où les avenues sont larges et presque en quadrillage mais cela ne nous empêche pas de perdre le Nord. Contrairement à la banlieue, le centre de la capitale n’a pas trop souffert des bombardements surtout quand des prisonniers américains ont été employés à réparer les dégâts. Ils étaient détenus dans un lieu qui est devenu un musée que l’on appelait par dérision le « Hanoï Hilton »
Au théâtre de marionnettes d’eau, 3 places coûtent 60 000 dongs (1€= 25 000 dongs donc 100 000 dongs = 4€). Une musique traditionnelle accompagne les marionnettes en bois de couleurs vives qui évoluent au bout de bambous manœuvrés par des personnes cachées derrière de stores et immergées jusqu’à mi-cuisse. Un dragon crache du feu, un pêcheur ramène des poissons dans ses filets, un roi et sa cour s’avancent. Une entrée en matière innocente pour aborder cette civilisation de l’eau où le passé est toujours présent.
Nous nous écroulons au Little Hanoï restaurant devant un pho, soupe de vermicelles copieuse. Restau aussi bien conseillé par Manh que par « le Routard » (angle de Hang Gai et Luong Van Can street).
Le temps de s’allonger : moustiques, à vous de jouer !
Vocabulaire : Ga mone : merci ; tanebiène : au revoir
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