J’ai croisé des souvenirs enfantins et des impressions d’aujourd’hui quand j’ai trouvé cette phrase : « les journalistes sont comme les chiens qui lancent des aboiements dans la nuit en pensant qu’ils la feront fuir ».
Même si nos paroles n’éclatent sûrement pas dans le silence ni l’obscurité, je trouve dans mes expériences associatives, politiques, bien des mots à connotations magiques.
Quand des marchands ont proposé les poupées de Nicolas et de Ségolène à piquer d’épingles, ils pensaient faire sourire avec cette transposition de malédictions vaudoues. Ils matérialisent nos impuissances à agir dans le réel, alors la parodie, le miraculeux déboulent. En flattant notre goût à moquer, plutôt qu’à approuver, ils participent aux clivages de la société qui se définit plus volontiers par ses oppositions que par ses adhésions.
Qu’ils sont collants, les prosélytes ! Ils font fuir le sympathisant, avec leurs manières de représentant à l’ancienne, du genre qui coince la porte avec son pied ou se présente en doublette Jéhovah avec ses patenôtres!
Mais je suis dans l’incompréhension la plus totale quand je constate, dans bien des groupes, des stratégies sophistiquées et têtues pour rester entre soi, surtout. Il y a bien sûr l’historique de l’assoc’ intouchable qui ne veut pas lâcher le manche, les si peu sûrs d’eux-mêmes que tout nouveau est un importun, les cercles qui se sentent toujours attaqués et qui n’osent plus entrouvrir une porte…
D’ajouter à chaque détour de phrase : « signe des temps », ne fait pas avancer les pratiques ni reculer la nuit. Pourtant avec les machines participatives que peuvent être les ordinateurs qui ont mail à partir, la montée des urgences écologiques, économiques, sociales, les engagements et aussi les bonnes volontés ne manquent pas. Mais il n’y a pas forcément rencontre, et les mots de Jean Prévost restent des mots : « il faut défendre avec violence des idées modérées ».
Les grincements, les soubresauts dans nos groupements peuvent signifier encore une manifestation de vie, est ce que ça ira jusqu’à la mise en mouvement ?
Teuf ! Teuf !
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