dimanche 25 janvier 2009
L’école des femmes
Jean Pierre Vincent regrette la pente de notre époque qui va au tragique, il veut réhabiliter le rire. Cette tendance est sûrement vraie dans les propositions théâtrales, mais ailleurs les rires enregistrés constituent un bruit de fond sinistre. Il est vrai que souvent, je préfère le sourire au rire, tandis que la « vis comica » de Molière m’a peu atteint contrairement à la salle qui a visiblement apprécié Auteuil en particulier qui me faisait penser trop souvent à De Funès. Il paraît que Michel Bouquet avait joué Arnolphe en personnage tragique. Je serais curieux de voir cette interprétation, car malgré ses maladresses, le tyran domestique est assez pathétique avec son amour. Son obsession de ne pas être cocu m’a semblée datée et malgré son charme la langue du XVIII° m’apparaît de plus en plus étrangère. Pourtant les vers coulent de source et les situations, les sentiments sont finement décrits. En ce moment, je mettrais volontiers un La Bruyère plus haut que, l’omniprésent Molière et ses barbons. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à toutes ces femmes qui sont recluses au XXI°, elles ne peuvent s’échapper par des pirouettes galantes avec des hommes qui eux ne quittent pas la scène, vaincus; et pour l’heure ce n’est pas rigolo.
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