mercredi 15 octobre 2025

Léonard de Vinci. Serge Bramly.

L’ « Autoportrait » du « Divin » d’après la qualification de Vasari, le premier historien de l’art, garde des traces médiévales avec son air de Moïse,
alors que le beau et éloquent jeune homme aurait servi de modèle au « David » de son maître Verrocchio
Avant « la perfection de ses œuvres », l’évêque d’Ancône évoquait,  
« la perfection de sa personne ».
L’ingénieur, sculpteur, peintre à ses heures, architecte, urbaniste, anatomiste, cartographe, astronome, metteur en scène, botaniste, géologue, mathématicien, musicien, sportif, excellent danseur… « cumulait les dons et en fit un haut usage ».
Fils d’un notaire et de sa domestique slave (le mot esclave vient de Slave depuis que certains furent réduits en esclavage par les Germains et les Byzantins), Léonard est né à Vinci en 1452, en Toscane.
Élevé par un oncle et un grand-père, il ne peut accéder à l’université. 
« Senza lettere », comme Giotto, il apprendra le latin à quarante ans, 
la nature reste son maître. 
Son premier « Paysage de la vallée de l'Arno », fut dessiné il y a 552 ans. 
Andréa Verrocchio chez qui il resta jusqu’à l’âge de trente ans lui confia
la peinture à l’huile du poisson de « Tobie et l’Ange »
 et celle des anges du «  Baptême du Christ ».
Il devint responsable du département des peintres de la « bottega », atelier pluridisciplinaire,
où par exemple se réalisa la
sphère en bronze hissée au sommet du Duomo de Florence. 
Le lutrin de la vierge de son « Annonciation » est une copie d’un sarcophage du maître.
Botticelli
, son condisciple, fut choisi pour une « peinture d’infamie » afin de dissuader délinquants et assassins plutôt que Léonard qui avait proposé l’ « Etude d’un pendu »
Il quitte Florence une première fois et se présente comme ingénieur au duc de Milan, Ludovic Sfrorza pour lequel il peint le portrait de « Cecilia Gallerani », sa maîtresse.
« La vierge aux rochers »
 sans auréole semble vouloir arrêter le destin de son fils 
dont elle a la prescience.  
Un projet de statue équestre de 7 m de haut n’aboutira pas, 
les 100 tonnes de bronze prévues vont être utilisées pour fabriquer des canons.
Les personnages de « La Cène » pour le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie à Milan sont expressifs au moment de l’annonce de la trahison à venir. 
Judas à la même table, tient une bourse.
Dans l’Italie morcelée de 1494, 
il va travailler comme « architecte et ingénieur général » pour César Borgia qu’il quitte
après avoir envisagé le détournement du fleuve Arno.
Il envisage un char d’assaut mais demande de ne pas montrer cette invention 
qui « tuerait trop de monde ». 
Heureusement que Rubens avait copié une partie de la fresque de « La Bataille d'Anghiari » commandée par Machiavel aujourd'hui disparue qui devait être « l’école du monde ». 
« La Joconde » sourit tristement, 
elle est devenue l’emblème de la peinture depuis son vol, 
depuis les copies de Raphaël, les allusions de Duchamp, 
de Léger,
de Warholl et tant d’autres.
Le génial représentant de la Renaissance travaille par imitation, observant les proportions, 
les structures qui se répètent, comme un miroir.
Animé par la curiosité laissant son esprit vagabonder, 
il y a un dragon au milieu des chats. 
Le miroir réfléchit, allant vers le concept, la philosophie. 
C’est lui qui incarne Platon au centre de « L’Ecole d’Athènes » de Raphaël.
Il avait illustré
le traité de mathématiques de Luca Pacioli, 
et mis en route de nombreux traités d’allure encyclopédique.
Installé au Clos Lucé par François premier qui l’appelle « mon père », 
il s’entretient avec le roi à la façon d'Aristote et Alexandre Le Grand, Titien et Charles Quint.
Ingres symbolise cette destinée exceptionnelle dans  
« François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci ».
Bien q
u’affaibli, la main gauche, sa bonne main, paralysée, il imagine la ville idéale, Romorantin, au carrefour de canaux, au cœur de La France.
Chambord construit après sa mort en 1509 reprend les plans du château 
de cette cité idéale qui ne verra pas le jour. 
« Deux faiblesses qui s'appuient l'une à l'autre créent une force.
Voilà pourquoi la moitié du monde, en s'appuyant contre l'autre moitié, se raffermit. »

mardi 14 octobre 2025

Vernon Subutex. Seconde partie. Luz Despentes.

Le pavé de 360 pages se tient en haut des productions BD : les marginaux mis en scène expriment une époque qui ne s’aime pas, avec l’acuité d’un Houellebecq et la force d’un Eugène Sue dont la réputation de ses « Mystères de Paris »  avait suffi à me dispenser d’aller à l’original. 
Cet album nourrissant  accroche le lecteur par le pittoresque des personnages, les résonances des moments contemporains « Nuit debout », « Bataclan »…  une verve attribuée à « Paris mère nature des bétonnés de la vie » : 
« Tant que les ateliers s’appelleront « self défense » autant étudier la peinture sur soie.
Le jour où on les appelle «  Je t’arrache les couilles avec mes dents » on en reparle… »
Les tatouages constituent des manifestes, les drogues une routine, la violence un folklore.
Le milieu du cinéma côtoie les SDF : 
« Le monde se divise en deux catégories ceux qui comprennent que c’est la guerre
et ceux qui s’accrochent à leur vie d’avant. » 
Peu importe que le héros principal paraisse assez insignifiant parmi les nombreux personnages hauts en couleurs qui l’escortent comme les ravis du flûtiste de Hamelin: 
« Ils voulaient en faire un Rimbaud alors que c'était juste un vieux cas social. » 
Bien que la playlist punk rock, élément essentiel du récit, chérisse la distinction pour initiés, les dessins du rescapé de Charlie expriment avec efficacité les moments de grâce des retrouvailles de tout le groupe des Buttes Chaumont arrivant à oublier ses solitudes agressives en des « kermesses pour punk à chiens ». 

lundi 13 octobre 2025

Nouvelle vague. Richard Linklater.

Le privilège d’avoir vu ce film plein de fraîcheur au cours du festival de Cannes, a ajouté à la jubilation de découvrir un travail excellent, un hommage respectueux et léger, une belle proposition d'aujourd'hui.
Nous révisons l’histoire de la bande des cahiers du cinéma dans laquelle Godard fut le dernier à réaliser un long métrage. 
Nous partageons l’excitation d’un tournage hors norme avec un casting aux petits oignons. 
Cette heure quarante cinq passe comme un rêve pétillant, énergique, pédagogique et drôle. 
En 1960, La vie pleine de certitudes, de croyances en l’avenir, débordait de créativité, de couleurs, de jeunesse. Elle s’inscrivait en noir et blanc et Godard poussait un fauteuil d’handicapé pour réaliser un travelling voluptueux. 
Les beautés offusquées étaient tellement mignonnes. 
Quand les lumières se sont rallumées, je suis resté un moment agréablement séché par cette vague qui m’avait submergé de nostalgie.    

dimanche 12 octobre 2025

Nino. Pauline Locquès.

Quand un jeune homme apprend qu’il devra suivre une chimio thérapie suite à l’annonce de son cancer, il est sidéré, rendu comme étranger à lui-même.
Cet évènement majeur finement conté est partagé par la cinéaste à son premier film qui embarque dans son casting Jeanne Balibar et Mathieu Amalric.
Théodore Pèlerin, l’interprète principal est parfait dans sa déambulation hagarde, flottante.
Les rapports humains dans ce milieu parisien, pour laquelle avoir un enfant est avant tout « éprouvant » m’ont paru bien aussi exotiques que quelques chroniques japonaises. 
Pourtant burn out, dénis, relations amoureuses fugaces dans une temporalité accélérée où cohabitent intensité et indifférence, balisent bien des relations contemporaines.

samedi 11 octobre 2025

Le caveau de famille. Katarina Mazetti.

Quel plaisir de retrouver, comme de vieilles connaissances, la bibliothécaire et le paysan qui dans cette suite de « La tombe d’à côté » se mettent en ménage !
Benny et Désirée « font famille » comme le suggère le titre laissant croire à une tragédie alors que la vie déborde dans ces 260 pages avec ses douleurs, ses difficultés, ses amours simples et des arrangements où l’humour bienveillant vient adoucir les épreuves.
Benny vivait avec sa cousine Anita quand son ancienne amante lui fit part de son envie d’enfant. 
« Anita essaya d'arracher, avec ses ongles, le papier peint qu'elle venait de poser. Et elle lança le nouveau lecteur CD, à travers la fenêtre. Fermée la fenêtre, par dessus le marché!
Benny cacha le couteau à désosser et mit une pile neuve dans l'alarme incendie. »
La santé des protagonistes surmontant leur fatigue remonte le moral dans un récit à deux voix qui évite toute vision surplombante d’un quotidien éprouvant. 
« Je souris souvent un peu jaune quand on parle de l'homme suédois égalitaire qui "endosse sa part". Je veux dire, on n'arrache pas les comportements avec les racines aussi vite que ça seulement parce que les hommes ont formellement la possibilité de prendre un congé paternité ! Et j'ai le sentiment que ce n'est pas à la campagne qu'on trouve les fers de lance en matière d'hommes nouveaux. En revanche, il y a beaucoup de congés paternité durant la chasse à l'élan. » 
Les observations justes et fines concernant le métier de paysan en Suède ou la condition féminine s'avèrent plus efficaces que de véhémentes leçons. 
« Vers le milieu de l’automne quand j’ai commencé à laisser les enfants à la crèche, j’ai réalisé que s’ils étaient sales ou si leurs vêtements étaient tachés, ce serait à moi de me sentir gênée en venant les chercher même si c’était Benny qui les avait déposés dans cet état. » 
Quand des bavards saturent nos oreilles alors qu’ils n’ont rien à dire, ce conducteur de tracteur, pas vraiment un taiseux, nous console lorsqu’il reconnaît que les mots lui manquent et puis se tait.  Il rappelle une évidence oubliée : le silence peut être salutaire.  

vendredi 10 octobre 2025

Vieux N° 6.

Le trimestriel à destination des têtes chenues relate « l’actualité heureuse », comme se positionnnait jadis  « Jour de France » qui s’intéressait aux têtes couronnées. 
Antoine De Caunes donne le ton en mentionnant entre parenthèses : (rires), lors de ses interviews que ce soit avec la dynamique Michèle Laroque ou l’increvable Marie Claude Pietragalla entre un Don Quichotte et un spectacle à propos de Barbara.
Le talentueux compère de l’homme de « Nulle part ailleurs », Laurent Chalumeau, a rencontré Didier Lembrouille et commet un savoureux article concernant « les combats de trop ». 
« Ce n’est pas de plaire ou d’être cohérent dont l’âge dispense,
c’est de rester digne et élégant »
Isabelle Autissier et Diane Kurys racontant Montand et Signoret participent la fête.
Bernard Moitessier est cité à l’occasion de la sortie d’une BD autour de lui.
Ce numéro se consacre au 
« temps qu’il faut donner au temps, parce que le futur vient bien assez tôt ».
 - Etienne Klein s’y colle : « Tout instant présent est un instant inédit. »
 - Les retraités ne tuent pas forcément le temps sur leur canapé mais constituent 
« un maillon essentiel à la bonne santé de notre société » en particulier dans le bénévolat.
- Les sportifs de haut niveau gèrent leur précoce obsolescence programmée.
- Alors que la formule de Nietzche «  deviens ce que tu es » reprise de Pindare figure à deux reprises dans les 130 pages, le récit de la vie d’une peintre tardive Grandma Moses nous revigore.
- Facile pour le chroniqueur Thomas Legrand de constater que « le temps de la politique s’emballe alors que celui de la loi s’attarde ».
- Un maître des horloges, un vrai, les répare à Blois depuis 1977.
- Quelques invitations à savourer l’instant en cassant la routine viennent compléter une anticipation ludique offrant des perspectives intrigantes quand la sagesse sera augmentée par l’intermédiaire d’avatars holographiques nourris de l’IA ensemencée de nos souvenirs.
De vieux raseurs dont je suis déplorent la disparition du style ; il est significatif que "Vieux" abrite quelques jolies plumes :
- Gérald Arno dans un éloge du retard.
- Nicolas d’Estienne d’Orves estime que l’ennui est un luxe sous le patronage de Vialatte : 
«  Le temps perdu se rattrape toujours. Mais peut-on rattraper celui qu’on n’a pas perdu. » 
- Jackie Berroyer, qui évite de prendre des repas entre ses grignotages, nous entretient du caca.
- Les histoires vraies emmerdent Patrice Leconte.
- Patrick Picard en vieux con visite une exposition.… 
Chalumeau a déjà été cité.
L’actualité de le littérature est bien traitée, le retour sur « La fin de chéri » de l’implacable Colette éveille la curiosité alors que la digression autour de l’expression « planter » à propos d’une prof poignardée, constitue la seule intrusion d’une actualité violente.

jeudi 9 octobre 2025

Bordeaux # 4

Nos premières attentions  se portent sur Gédéon, notre voiture, car le garage Saint Martin consulté ce matin se montre moins optimiste que le Renault d’à côté. 
Mais après nous être rendus dans deux garages inopérants, l’un parce qu’il ne possède plus la licence et l’autre étant fermée, la voiture va beaucoup mieux  et n’affiche plus rien de négatif ou d’inquiétant.

Nous partons l’esprit tranquille pour la base sous-marine et ses bassins de lumières. Pour y accéder, traverser des quartiers neufs  ne s’avère pas d’une grande simplicité pour le GPS, qui fait de son mieux. Mais nous parvenons finalement au bon endroit  et garons la voiture dans le parking gratuit devant l’entrée.
Nous passons le contrôle vigie pirate et la billetterie sans faire de queue et nous plongeons dans l’obscurité de la base réquisitionnée pour l’exposition « De Vermeer à Van Gogh, les maitres hollandais » et « Mondrian l’architecte des couleurs ».
L’exhibition  monopolise quatre « alvéoles » (bassins) sur onze de la fortification en béton, afin d’effectuer des projections grandioses faites d’éclats de couleurs dans un noir profond, exhausteur de tons.
Le public se trouve  en immersion totale parmi les  peintures surdimensionnées qui épousent  toutes les surfaces murales et se reflètent dans les eaux sombres.
Il  perd  ses repères dans l’immensité du lieu ressenti comme un sanctuaire mystérieux.
Parfois, des tableaux s’animent légèrement, lorsqu’il s’agit  de tempêtes ou de guerre, mais sans être dénaturés, parfaitement réalisés.
Quant à la musique diffusée, elle pioche dans le répertoire du baroque ou du jazz, toujours bien adaptée et choisie avec soin.
A l’intérieur d’un  grand cube une création contemporaine  générée par ordi « Foreign nature » de Julius Horsthuis, tente d’associer art et mathématiques sans parvenir à nous convaincre avec son style intergalactique. Nous négligeons aussi « Kaze, Tales of the wind » de Niels Prayer.
Nous préférons nous noyer un moment encore dans les œuvres du passé, nous laisser éblouir, circuler avec précautions sans autres lumières que celles des tableaux successifs, et passer sur les passerelles qui enjambent les bassins  pour mieux apprécier leurs reflets.
Lorsque nous sortons sous le charme enveloppant de l’exposition, nous cherchons un restau ouvert mais n’optons pas pour les halles Bacalan pourtant proches  trop fréquentées, trop bruyantes, trop ensoleillées pour un retour à la réalité.
Nous nous contentons d’un modeste poké bowl quai Lucien, bien assez  climatisé et aseptisé, après avoir contourné une sculpture en forme de soucoupe volante dans le bassin à flot n°1.
Nous restons dans le quartier où tout près de la base marine et du bassin n°1, se tient le musée Mer Marine, rue des étrangers.
Ce musée privé ouvert en 2019 dans un bâtiment contemporain s’avère une belle découverte.
Une statue de requin en inox de Philippe Pasqua nous accueille en haut des marches toutes dents dehors. Couché sur le flanc, une corde le maintient  suspendu par la queue à un portique, et  sa position indique qu’il tente furieusement de se dépêtrer de ses liens. Des touristes s’amusent l’un après l’autre à se lover dans sa gueule le temps d’une photo pour s’amuser et conjurer la peur qu’inspire cet animal.
Dans la grande salle du bas, consacrée à l’exposition permanente, de nombreuses  maquettes de vieux gréements voguent dans les airs à différentes hauteurs, tels des avions. 
L’exposition s’emploie à relater l’histoire de la navigation depuis les pirogues des 1ers temps en passant par l’antiquité des Egyptiens, des grecs et des romains,
sans oublier les embarcations africaines  ou traditionnelles de pays exotiques 

et les bateaux de la royauté ( corsaires et pirates compris). 

Des objets collectés, quelques peintures, ou encore  des instruments maritimes anciens de belle facture et de noble matière illustrent le tout.

Mais le plus impressionnant reste le superbe bateau demi-lune complet originaire du Bangladesh remplissant  l’espace près de la fenêtre
Le premier étage s’intéresse à d’autres types d’embarcations :
bâtiments de guerre, de tourisme (aviron, trimaran), sous-marins, voiliers variés.
Le musée ne se satisfait pas que de souvenirs matériels,  il rend aussi  hommage aux hommes de la mer : les écrivains et chanteurs  (Segalen, Antoine, Brel), Titouan Lamazou, les disparus en mer (Colas, Tabarly, Moitessier), de même il laisse la parole aux migrants qui ont dû affronter des traversées dangereuses et qui expriment  leur reconnaissance à la France.
Nous grimpons encore d’un étage. Il se divise en 2 centres d’intérêt. Le 1er met en valeur le travail inattendu de Pascal Obispo, un enfant du pays. Il expose « Arthérapie », un ensemble de tableaux très colorés, originaux, avec une pointe d’inspiration de Combas par moments.
Le 2ème se focalise sur la « planète Océan » et alerte sur sa fragilité :

une sculpture représentant des mâchoires de requin béantes  et brillantes donnant sur un miroir obstruant le fond de sa gorge, un nautilus grandeur nature, un container ouvert débordant de méduses, des fossiles, toutes ces installations  accompagnent le propos. Lorsque nous quittons le musée, l’idée d’aller à la cité du vin et du négoce assez proche nous  effleure,  mais nous la connaissons d’un autre voyage, 
c’est une visite copieuse, nous lui préférons une visite plus courte.

Donc, d’un coup de voiture, après quelques déviations dues aux travaux  d’extension de la ville, nous roulons vers le FRAC nouvelle Aquitaine. Il  est hébergé parvis Corto Maltese  dans un immeuble imposant contemporain au 5ème et 6ème étages. Nous ne rencontrons aucun problème de stationnement  pour nous garer Quai Paludate.

Nous  nous engageons sur la rampe passant sous le porche, sans trouver d’abord d’accès,  jusqu’à ce que nous contournions le  bâtiment car l’entrée se trouve plus bas, côté axe routier et Garonne. Peu de panneau indiquent la présence du musée dans la MECA : Maison de l’Economie Créative et Culturelle en Nouvelle Aquitaine. Nous pénétrons dans un gigantesque hall vide, hormis un bureau d’accueil et un petit bar perdus dans la vastitude. Informés par une hôtesse et un vigile, nous prenons l’ascenseur pour le 5ème étage.
Le titre de l’exposition« Arpenter, photographier la nouvelle Aquitaine » nous renseigne  sur le type d’art contemporain qui nous attend : la  photo.
parmi elles :« le monde rural »  de Noémie Goudal  « le génie du lieu », et « White pulse » avec ses montagnes usant du procédé de l’anamorphose (illusion d’optique. Photo collée sur un long pan blanc à l’image  des estampes japonaises)
« Les migrations » de Maitetxu Etcheverria réalisant de beaux portraits.
Un montage sur cinq écrans s’intéressant à la situation écologique  et montrant la forêt landaise avec  ses bergers sur échasses « côté atlantique », paradoxes et contradictions de Valérie Mréjen.( Des fragments de texte entrecoupent le montage diaporama de Royan à la côte basque , médoc, Arcachon)
Au bout de la pièce, une  terrasse extérieure ouverte au public offre une vue dégagée sur la gare et sur la  ville.

Nous montons au 6ème étage  bien que vide d’exposition actuellement,  parce ce qu’il dispose d’un point panoramique derrière des baies vitrées, celui-ci donnant  sur la Garonne. 
Le soleil baisse, les jambes s’alourdissent, nous déclarons forfait et, après quelques courses nous rentrons manger et nous reposer.