L’ « Autoportrait »
du « Divin » d’après la qualification de Vasari, le premier historien
de l’art, garde des traces médiévales avec son air de Moïse, alors que le beau
et éloquent jeune homme aurait servi de modèle au « David » de
son maître Verrocchio.
« la perfection de sa personne ». L’ingénieur, sculpteur, peintre à ses heures, architecte,
urbaniste, anatomiste, cartographe, astronome, metteur en scène, botaniste,
géologue, mathématicien, musicien, sportif, excellent danseur… « cumulait les dons et en fit un haut
usage ».Fils d’un notaire et de sa domestique slave (le mot esclave
vient de Slave depuis que certains furent réduits en
esclavage par les Germains et les Byzantins), Léonard est né à Vinci en 1452, en Toscane. Élevé par un oncle et un grand-père, il ne peut accéder à
l’université.
« Senza lettere », comme Giotto, il apprendra le latin à
quarante ans,
la nature reste son maître. Son premier « Paysage de la vallée de
l'Arno », fut dessiné il y a 552 ans.
Andréa Verrocchio chez qui il resta jusqu’à l’âge
de trente ans lui confia la peinture à l’huile du poisson de « Tobie
et l’Ange » et celle des anges du «
Baptême du Christ ». Il devint responsable du département des
peintres de la « bottega », atelier pluridisciplinaire, où par exemple
se réalisa la sphère en bronze hissée au sommet du Duomo de Florence. Le lutrin de la vierge de son « Annonciation »
est une copie d’un sarcophage du maître.Botticelli, son condisciple, fut choisi pour une
« peinture d’infamie » afin de dissuader délinquants et assassins plutôt
que Léonard qui avait proposé l’ « Etude d’un pendu ». Il quitte Florence une première fois et se présente comme ingénieur au duc de Milan, Ludovic Sfrorza pour lequel il peint le portrait de « Cecilia Gallerani », sa
maîtresse.« La vierge aux rochers » sans auréole semble vouloir arrêter le destin de son fils
les
100 tonnes de bronze prévues vont être utilisées pour fabriquer des
canons.Les personnages de « La Cène » pour le
réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie à Milan sont expressifs au moment de l’annonce de la trahison à venir.
il va travailler comme « architecte et ingénieur général » pour César
Borgia qu’il quitte après avoir envisagé le détournement du fleuve Arno.Il envisage un char d’assaut mais demande de ne pas
montrer cette invention
qui « tuerait trop de monde ». Heureusement que Rubens avait copié une partie de la
fresque de « La Bataille d'Anghiari » commandée
par Machiavel aujourd'hui disparue qui devait être « l’école du monde ».
Le génial représentant de la Renaissance travaille par
imitation, observant les proportions,
les structures qui se répètent, comme un miroir. Animé par la curiosité
laissant son esprit vagabonder,
il y a un dragon au milieu des chats.
Le miroir
réfléchit, allant vers le concept, la philosophie. C’est lui qui incarne Platon
au centre de « L’Ecole d’Athènes » de Raphaël.Il avait illustré le traité de
mathématiques de Luca Pacioli,
et mis en route de nombreux traités d’allure
encyclopédique.Installé au Clos Lucé par François premier qui l’appelle
« mon père »,
il s’entretient avec le roi à la façon d'Aristote et Alexandre
Le Grand, Titien et Charles Quint. Ingres symbolise cette destinée exceptionnelle
dans
« François Ier
reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci ». Bien qu’affaibli,
la main gauche, sa bonne main, paralysée, il imagine la ville idéale, Romorantin,
au carrefour de canaux, au cœur de La France. Chambord construit après sa mort
en 1509 reprend les plans du château
« Deux faiblesses
qui s'appuient l'une à l'autre créent une force.
Voilà pourquoi la
moitié du monde, en s'appuyant contre l'autre moitié, se raffermit. »
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