Ce livre m’a été recommandé par une visiteuse de prison peu
au fait du foot mais soucieuse d’amener son public captif à la lecture.
Le
parcours du milieu de terrain du Réal de Madrid et de l’équipe de France est remarquable.
Né aux limites improbables de la province angolaise du
Cabinda, une exclave (« territoire totalement entouré par un pays étranger »),
entre la République démocratique du Congo et le Congo Brazzaville, il grandit à
Fougères en Bretagne.
Les premiers chapitres témoignent des capacités de la
France à intégrer aussi bien de la part des institutions que des citoyens
solidaires quand la maison familiale brûle, contredisant l’accent mis
habituellement sur les souffrances des immigrés.
« Le responsable
de l’école de foot débarque un jour les bras chargés au nouveau domicile des
Camavinga. Il arrive avec un camion rempli de matériels et une grande nouvelle :
Eduardo est invité à un essai au Stade rennais. »
Ce sport critiquable, décrié à la hauteur de son influence
est aussi un instrument de fraternité et de plaisir. Si le parcours n’est pas aussi pittoresque que celui de
Salif Keita « perle noire » de Saint Etienne dans les années 60,
auquel livre et film intitulé « Le Ballon d’or » ont été
consacrés, ces 200 pages sont intéressantes.
Eduardo Camavinga a accumulé les records de précocité depuis
ses 16 ans : le plus jeune joueur à débuter en ligue 1, puis le buteur le
plus jeune de l’équipe de France. Il commence une carrière au sommet en étant
souvent utilisé comme joker ou plus exactement comme « revulsivo »,
« Joueur capable
de modifier le visage de son équipe lorsqu’il entre en jeu, qui bonifie ses
partenaires et contribue à inverser le résultat. »
Son sourire apprécié de tous, souvent cité, justifie le sous
titre du livre qui lui est déjà consacré : « bleu
solaire ».
