vendredi 7 mars 2025

« M’en fous ! »

Notre géographie et notre histoire s'abiment en ce moment, quelques répliques de ces bouleversements effrénés en vocabulaire et morale se ressentent près de chez nous.
Quand le maire de Grenoble dit que de sécurité comme de propreté, il s'en fout un peu, le « un peu » ajoute une pincée de sel sur les plaies citoyennes, loin des métaphores pour les receveurs d’éclats de grenade.
La sincérité de ces dépressives paroles n’a pas été assez reconnue, de même que son courage d'accepter qu'il n'y a rien à faire contre les trafics et les kalachnikovs, sinon du théâtre pour apprendre à vivre avec les dealers!
C’est qu’il est libertaire en diable, l’édile déconstruit. Alors qu'il ne prétende pas faire la leçon aux agriculteurs les premiers à souffrir du réchauffement climatique, ni à quiconque. 
L'édile participant à toute cette violence d'atmosphère déconsidère les militants préoccupés par la qualité de l'air, la propreté de l'eau.
Cette bouffée irresponsable peut se rapprocher d’autres propos décomplexés dans le genre Trumpy de Championnet, dont la grossièreté rapporte des voix. Il ne s’agit pas d’une confidence « off » mais d’une déclaration « in » Libération, pour une opération de com’ qui aurait perdu une jambe au « M » dans un mandat tout de communication habillé.
Ces mots, scandaleux pour un élu, ont fait parler sur le coup ajoutant un clou de plus au cercueil de la décence, de la crédibilité de la parole politique mais sera recouvert par d’autres, entre deux Munich (1938/2025) . Ses verdâtres partisans au-delà des familiers de « Chichon square » aiment renverser les accusation, suggérant que ceux qui s'indignent appartiennent à une fachosphère qu’ils engraissent d’ailleurs de leur désinvolture et de leur mépris.
Les médias que je fréquente le plus souvent n’ont pas plus traité ce sujet que des violences physiques d’un député LFI contre un membre de l’éducation Nationale cherchant à protéger son établissement. L’ex chauffeur de Mélenchon aimant bien bordéliser l’assemblée où il est élu, est quand même plus cool que ceux qui ont mis le feu au Reichstag en 1933.
Lors d’un meeting à Toulouse, le chauffeur de salle Jean Luc Mélenchon avant de souhaiter la créolisation de la France lui n’a pas peur des mots : 
« Oui, M. Zemmour, oui, M. Bayrou, il y a un “grand remplacement”. » 
Ses déliés alliés du PS en avalent leur subversive motion de censure dont même le « plouf ! » n’a fait aucun bruit.
Dans les oubliés de l’info : Rima Hassan (LFI) votant contre la demande du Parlement européen de la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis mi-novembre à Alger, n’a pas vraiment ému les bonnes âmes. L'homme de lettre n’est pas une femme.
Je ramène tous ces mots qui en arrivent à être anecdotiques au moment où l'actualité arrache notre candide badge « Peace and Love ». Le new-yorkais Woody Allen n’a plus la parole, de sinistres individus ont été choisis pour mettre à bas les démocraties, hacker les réseaux, hâter la fin de notre monde, précipiter l’agonie d’une planète asphyxiée.
Après tant de maisons éventrées, d’enfants orphelins, de mères éplorées, les trêves décrétées appellent des troupes renforcées, des armées sortant des casernes, de colossales richesses pour des obus et des drones.
Quand les mots se cherchent autour d'« indécence » pour qualifier les propos des deux chefs Poutiniens, nous perdons encore en force bien loin des enjeux géopolitiques, dans l’idée que nous avons des hommes : quel rapport à la vérité offrent ces modèles ? De grands dégâts pour l’humanité.
« Grandir, c'est apprendre le mal. Le mal est inévitable. »
Claire France
Pour s’abreuver aux phrases qui pleuvent des journaux, et encourager les petits à lire, nous sommes désarmés quand on en arrive à estimer que devient inutile la littérature lorsqu’elle « travaille à chercher la conscience » de nos intérieurs avec nos contradictions, nos doutes, nos prudences.
Est-ce que les proverbes fussent-ils chinois peuvent encore servir ?
« Qui fait le bien obtient le bien, qui fait le mal obtient le mal. »
Ces mots de Mahomet semblent moins entendus que d’autres plus belliqueux : 
« Combattre le mal par le bien est honorable, lui résister par le mal est funeste. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire