« … à l’heure où
cette civilisation dont je procède s’effondre, doublement menacée par une
incroyable négativité qui la détruit et par l’horizon transhumaniste qui
s’annonce à l’échelle civilisationnelle… »
Le philosophe, athée militant, livre en 120 pages ses
réflexions après un petit séjour dans une abbaye où il célèbre la lumière,
partage les rites de la communauté, dialogue respectueusement avec le père
Michel.
« Quand chaque
journée ressemble à chaque journée, que la veille, le jour même et le lendemain
seront, à peu de chose près, identiques, que chaque mois ressemble à chaque
mois, chaque année à chaque année, chaque vie à chaque vie, que ceux qui sont
entrés dans le cimetière ont vécu la même vie que les vivants qui s'en
souviennent dans le monastère et ceux qui les remplaceront quand ils seront
morts, le temps fond, se dilue, se dissout, se métamorphose comme un métal en
fusion et génère dans son athanor quelque chose qui ressemble à l’éternité. »
La lecture commentée des sermons sur la chute de Rome de
saint Augustin est exigeante, comme est nécessaire le retour aux questions éternelles sur
le thème du mal, de la liberté, tout en gardant un recul, générateur de
sagesse :
« Le judaïsme a
généré une civilisation de l'herméneutique ; le christianisme, une civilisation
de l'allégorie ; l'islam, une civilisation de la réitération. Le monastère est
le lieu où vit, dure et perdure l'allégorie. Car tout y fait sens, sans cesse,
partout, tout le temps, dans le moindre détail. La vie quotidienne y est une
voie d'accès au sacré. »
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