vendredi 14 mars 2025

Patienter dans les ruines. Michel Onfray.

Si la couverture est lugubre, le titre juste, la quatrième de couverture met en appétit : 
 « … à l’heure où cette civilisation dont je procède s’effondre, doublement menacée par une incroyable négativité qui la détruit et par l’horizon transhumaniste qui s’annonce à l’échelle civilisationnelle… » 
Le philosophe, athée militant, livre en 120 pages ses réflexions après un petit séjour dans une abbaye où il célèbre la lumière, partage les rites de la communauté, dialogue respectueusement avec le père Michel. 
« Quand chaque journée ressemble à chaque journée, que la veille, le jour même et le lendemain seront, à peu de chose près, identiques, que chaque mois ressemble à chaque mois, chaque année à chaque année, chaque vie à chaque vie, que ceux qui sont entrés dans le cimetière ont vécu la même vie que les vivants qui s'en souviennent dans le monastère et ceux qui les remplaceront quand ils seront morts, le temps fond, se dilue, se dissout, se métamorphose comme un métal en fusion et génère dans son athanor quelque chose qui ressemble à l’éternité. » 
La lecture commentée des sermons sur la chute de Rome de saint Augustin est exigeante, comme est nécessaire le retour aux questions éternelles sur le thème du mal, de la liberté, tout en gardant un recul, générateur de sagesse : 
« Le judaïsme a généré une civilisation de l'herméneutique ; le christianisme, une civilisation de l'allégorie ; l'islam, une civilisation de la réitération. Le monastère est le lieu où vit, dure et perdure l'allégorie. Car tout y fait sens, sans cesse, partout, tout le temps, dans le moindre détail. La vie quotidienne y est une voie d'accès au sacré. »

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