les avertissements publicitaires venant contredire leur
message initial, peuvent lasser tant ils sont répétitifs : après de nombreuses incitations à acheter une voiture
(électrique), il est recommandé de ne pas l’utiliser :
« Pour les
trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo »,
l’alcool, bien sûr, est « à
consommer avec modération »,
par ailleurs « Jouer avec excès
comporte des risques »
et le pire est promis aux fumeurs dans le monde
entier.
Tant d’évidences deviennent un fond sonore que nous ne
percevons plus, elles participent à nos
« troubles dissociatifs de l’identité » et pour le moins aux hypocrisies régnantes.
Dans
le domaine politique, si bavard où toute parole soupçonnée de n’être qu’« élément
de langage » a du mal à se faire entendre, les silences tonitruants
concernant l’agression dont a été victime Salman Rushdie apparaissent dans
toute leur lâcheté.
Pour
revenir sur un petit fait de campagne électorale qui m’a paru grave car se
trouve affaiblie la parole anti-raciste quand elle est mise à toutes les
sauces. Il s’agit de la polémique où apparait Clémentine Autain vis-à-vis de Taha
Bouhafs. Celle là pour
couvrir les accusations d'agressions sexuelles de celui-ci, amené
à renoncer à sa candidature, avance l’argument d’une campagne raciste : c’est
déplorable ! Quand ceux qui se proclament les meilleurs défenseurs des
opprimé.e.s contribuent ainsi sans vergogne à affaiblir la parole publique, notre
regard concernant notre société ne peut que s’assombrir.
Dans ce tableau pessimiste où l’outrance et la dérision
n’arrivent pas à détourner les nuages des incendies allumés par nos semblables
en Gironde, en Ukraine, au Mali, bien dérisoires peuvent apparaître les
contradictions de ceux qui ne veulent pas « perdre leur vie à la
gagner » tout en ne cessant de mesurer la qualité d’un travail à sa
rémunération.
« Il y a un temps
pour tout, un temps de pleurer, un temps de rire, un temps à se lamenter et un
temps de danser. » L’Ecclésiaste
Pour se la jouer plus solennel, j’élargirais la perversité
et la faiblesse aux hommes en général quand ils dévoient les religions en
machines à interdire la moindre mèche de cheveux et les sourires à leur égard.
Les avis des enfants parfois portés à bout de bras devant
les fusils ennemis ou montés sur un piédestal, semblent désormais venir de cieux incontestables tant les vieux ont
abandonné leur rôle de transmission.
Le passé s’est effondré, et dans les couinements de nos
fours impérieux, de nos horloges pressantes, le temps s’accélère.
« Pendant que je
parle, le temps fuit. » Cadran solaireLes deux dessins proviennent du journal "Le Point".
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