dimanche 28 mars 2021

Et toujours en été. Nino Ferrer.

Un coffret jaune pétant avec l’artiste en chemise cintrée et mèche à la Dutronc s’appuyant avec élégance sur le mot « best of » contient 3 CD.
24 chansons, 13 plages instrumentales, 23 reprises.
Les années 70 sont éternelles tels les diamants de chez ce Bond Fleming Ian.
En ces temps de portable, mon petit fils Nino, il était tout petit, épatait un passant en chantant à tue tête «  Gaston y a le téléfon qui son ».
Il n’y a pas qu’Aldebert comme "idole des jeunes" comme disaient ceux qui savaient ce que SLC voulait dire 
Sous de telles couleurs vives, les souvenirs de drôles de paroles aux musiques enjouées viennent se superposer à l’annonce de sa dépression fatale de 98. 
« Les Cornichons », « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! », « Mirza » appartiennent au patrimoine qui relie les nostalgies des papous aux fantaisies pour minos.  
« On est parti, samedi, dans une grosse voiture,
Faire tous ensemble un grand pique-nique dans la nature,
En emportant des paniers, des bouteilles, des paquets,
Et la radio ! »
 La quête éternelle de l’amour : 
« Je cherche une petite fille » qui voudrait bien
Rester près de moi toute ma vie
Je l’ai cherchée longtemps, j’ai cru la voir souvent
 Mais ça ne se trouve pas facilement oh non ».
Se mettre dans une autre peau : « Je veux être noir » :
« S'il vous plait dit's moi comment vous faites,
Monsieur Charles, Monsieur King, Monsieur Brown 
Moi je fais de mon mieux pour chanter comme vous »
 Et même si un super marché s’installe pas loin de « La maison près de la fontaine » : 
«  C'n'est pas si mal 
Et c'est normal
C'est le progrès » 
« On dirait le Sud »: 
« Le temps dure longtemps 
Et la vie sûrement 
Plus d'un million d'années 
Et toujours en été. » 
C’est difficile pour les reprises de tenir la comparaison avec l’original à proximité, fussent elles interprétées par Arthur H ou Nilda Fernandez, ou vraiment revues comme avec Arno à la recherche déchirante de « Mirza ». Par exemple, entre original et copie même si Reggiani a la voix plus belle que celle de Boris Vian, je me suis mis à apprécier « Le déserteur » dans son jus initial. 
Manu Dibango, nous manque : «  Je veux être un noir »,
« Quand tu as compris que tu n’étais pas chargé de mission musicale parce que tu es africain, ça te libère. J’écoute aussi bien Rachmaninov que Duke Ellington. » 
Nous ne sommes pas dépaysés dans le CD sans paroles par des morceaux de « musique progressive » matinée de « rythm and blues », de « musiques noires », par le plus blond des italiens. 
L’auteur, compositeur s’appelait Agostino Ferrari.

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