Quand les feuilles mortes, qui n’ont pas résisté à l’appel de l’automne, se font pousser par les souffleurs, il se peut, que attirés par quelque nouveauté en CD sur les présentoirs impératifs de la Fnac, vous cédiez à de la chanson française qui mêlerait rock et poésie.
Aldebert m’a ainsi fait de l’œil depuis son trapèze avec son titre « j’ai dix ans » qui sentait le Souchon. Je m’efforce d’aller vers des musiques inédites mais je trouve que le fils du dessinateur de Paris Match dont les chiens allaient au « restaurant réservé aux nonosses et banquets » ne vaut pas Bénabar dont il assurait une première partie, et s’il n’est pas aussi politique que Jamait, il n’a pas non plus la gouaille de Sansévérino dont il peut se réclamer aussi. Elevé au Brassens, ce bisontin ne manque pas d’énergie mais comme il est d’usage maintenant que lorsque vous avez un bon jeu de mots il convient de le répéter, cela peut lasser :
« L’étoffe des héros, paraît-il, n’est qu’un vieux tissu de mensonges. »
« Dis moi qui te suis, ma chérie, je te dirai qui je hais »
« L’homme descend du songe »
Par contre « j’ai tourné sept fois ma langue dans sa bouche » c’était déjà entendu.
Oui, nous sommes au temps où les dames sont aux Camel light et si « milite » rime avec « instit », ce n’est pas indispensable de tomber dans le cliché avec la maitresse qui récupère tous les pots de yaourts. Chanteur d’une génération qui n’est plus la mienne avec des notations enfantines qui me paraissent plus régressives que tendres et des paniques de vieillir qui manquent d’originalité. Il est de la fratrie à Jeanne Cherhal, Renan Luce, dont l’humour, l’humilité sauvent bien des redites. Il lui sera beaucoup pardonné et on pourra même goûter avec jubilation une parodie de rap avec la Madeleine Proust sur « le deux cinq »où la saucisse est de Taumor, où on roule tout Doubs et avec « tout ce qu’on entend et qu’on nous dit pas » il n’y plus qu’a se joindre aux ritournelles entrainantes: « tout le monde debout sur le zinc ! ».
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