samedi 13 mars 2021

Tableau noir. Michèle Lesbre.

J’aurais dû me méfier : ces 88 pages aérées sont banales comme le titre le laissait prévoir, mais je m’étais laissé appâter par la brève critique du « Monde » qui avait vu dans ce récit d’une élève de 1945 devenue institutrice jusqu’en 1995, le moment où « l’école et la vie [étaient] complices ». 
Le parcours de l’ancienne directrice parisienne venue d’Auvergne aurait pu nous épargner l’évocation de l’encre violette voire le panneau dérisoire dans le hall de l’école : «  Eloge de l’ennui » pour aller à l’encontre de la surcharge des activités extra scolaires.
La confusion entre sentiment de l’enfant et regard d’adulte me parait toujours gênante :
« Toto et Lili sont deux personnages insipides. Heureusement, il y a les albums de Jean-Louis et les miens. La semaine de Suzette et Lisette, qui, malgré leur mièvrerie, suscitent en moi d’autres désirs. »  
Tout est effleuré et aucun ministre n’a eu grâce à ses yeux : 
« Les diplômes universitaires ne font pas forcément de bons pédagogues ».
« C’est ben vrai ça ! » comme aurait pu dire tout instit’ en arpentant à reculons la cour de récréation.
Le temps libre de la retraite ne révèle pas forcément une écrivaine originale.
Sa nostalgie de pacotille au cœur en bandoulière n’entraine aucune émotion et nulle réflexion approfondie n’essaie de saisir l’évolution de l’institution Education Nationale.
Avec ceux de ma génération qui n’avons plus qu’une sidération à étaler face à l’écroulement du respect vis-à-vis de l’école, où pourrons nous  trouver des écrits qui retiendront du passé de quoi espérer en l’avenir ?


 

 

1 commentaire:

  1. Je ne peux pas étouffer mon malaise en voyant le nouveau progrès de mettre un "e" muet à "écrivain" pour faire... "écrivaine"... Je me dis que n'importe quel amoureuse de la langue au point de vouloir écrire rechignerait à entendre ce qu'on entend quand on colle un "e" muet à la fin d'"écrivain"...
    Un bref clin d'oeil à Ecclésiaste/Quoeleth qui a dit il y a très longtemps "vanité des vanités, tout est vanité", où on peut comprendre dans le mot "vanité", "bué".

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