Cette fois il s’agit d’une vieille fille de
84 ans qui vivait à côté de Saint Agrève interrogée par sa cousine Grenobloise
dans la lignée du respectueux Depardon, pour moi le maître du genre.
Lucie sait bien que la phrase titre « Après moi le
déluge » a été prononcée par Louis XIV.
Que cette
femme qui se nourrit de biscottes trempées dans du lait, où l’eau n’arrive même
pas dans sa maison isolée, reprenne les mots de l’homme qui fut le plus
puissant du monde, m’a semblé vertigineux. Ses capacités de mémoire de poèmes
qui rythment le film sont impressionnantes comme sa foi chrétienne, recours des
plus solides, pour garder sa jovialité dans une existence ô combien « rude ».
Ce mot me semble pourtant faible quand « indigne » viendrait d’emblée,
alors qu’elle-même trouve que les conditions dans lesquelles elle a passé sa
jeunesse lui interdisent de se plaindre. Les images en super 8 tournées par le
grand-père de la réalisatrice témoignent d’une volonté durable de garder de
belles traces de cette époque où certains retrouveront avec plaisir que « faire
un voyage » ne signifie pas forcément aller bien loin.
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