Non ce Meyer ce n’est pas notre Philippe, so french, qui
n’est plus à l’antenne de France Inter ni de Culture, maintenant réduit « en peau de caste », mais
un écrivain tellement américain qui à travers plusieurs générations de McCullough
nous fait revivre l’histoire palpitante du Texas de 1836 à nos jours.
« Pour revenir à
l’assassinat de JFK, ça ne l’avait pas surprise. Il y avait alors des texans
encore vivants qui avaient vus leurs parents se faire scalper par les
indiens. »
Le pavé de 671 pages est saignant depuis les guerres contre
les Comanches, les Mexicains, celle de sécession et celles plus lointaines qui
ont frappé aussi les familles dans lesquelles le révolver va de soi quand il faut
savoir tirer pour garder les troupeaux et que poussent les puits de pétrole.
« Je garde pour
moi qu’il est peu probable que le Kaiser Guillaume envoie des troupes à
McCullough Springs quand il perd dix mille hommes par jour en France. »
Des incendies ont beau ponctuer l’oubli, il reste toujours des
conteurs magnifiques qui renouvellent la jubilation de lire quelques histoires
de cow-boys et d’indiens.
« Elle se souvint
du colonel frottant les bourgeons sur ses doigts, de la persistance de l’odeur
toute la journée. »
Une fresque immense parfumée, colorée, violente, vivante qui
retrace la naissance d’un pays où la nature puissante est écorchée comme les
hommes.
« Il lui revenait
de rassembler les vaches laitières et de les traire. La douceur de leur
souffle, le bruit du lait contre le métal aigu d’abord, plus rond à mesure que
le seau se remplissait …»
Tout est bon dans le bison :
« On faisait
bouillir les foetus dans leur placenta, et comme c’était un met plus tendre que
la plus tendre des viandes de veau, on les donnait à manger aux bébés, aux personnes
âgées et à ceux qui avaient de mauvaises dents »
Trois récits passionnants alternent sous des formes
différentes : l’ancêtre magnifique et libre, son fils scrupuleux, son
arrière petite fille, « executive woman ». Ces chapitres courts rendent
impatients de lire la suite et leurs entrecroisements éclairent la complexité
de chaque personnalité. Riches histoires
et Histoire pantelante : formidable.
Ça fait envie. Je note pour notre bibliothèque.
RépondreSupprimerAutre auteur que tu pourrais aimer : Jim Fergus, américain qui a des récits palpitants, et est (encore...) chasseur aux U.S.
Merci de nous rappeler qu'il y avait des Indiens qui faisaient un sport de verser le sang, détail que plusieurs d'entre nous voudraient occulter à l'heure actuelle...