dimanche 1 octobre 2017

Mille bouches. Camille Hardouin.

Lorsque les piliers de la chanson française se font attendre (Souchon, Cabrel…), qu’il n’y a que des reprises de Barbara, qui ne valent pas l’originale, pour attirer l’oreille,
que ma dernière découverte remonterait à Albin De La Simone,
ce CD est une trouvaille, de valeur, avant que je l’abandonne dans une brocante où il n’y a pas de raison que les vinyles soient les seuls vénérés.
Sans exagérer dans les œillades, les textes de la jeunette arrivent à rafraîchir le genre chanson d’amour, avec sincérité, sensualité et humour.
Cordes discrètes et sensibles : cette économie de moyens donne l’impression d’écouter des messages intimes adressés à soi, rien qu’à soi.     
Dans la chanson titre « Mille bouches » :
« J’ai besoin que tu sois mille hommes
Mille hommes pour emplir mon ventre étroit »
« Si demain » : intense mais connaissant les issues incertaines.
« Et jamais ce qu’on s’est échangé cette nuit
Ne me sera volé, ne me sera repris
Non jamais la douceur offerte cette nuit
Ne sera abimée puisque tu es parti ».
« Il m’plait pas » mais la rend drôlement folle :
« Oui je sais qu’il faut pas
Se sécher les cheveux au mixer
Mais en même temps, si t’essayes pas
Tu peux pas savoir que c’est l’horreur »
Joli paysage qu’un manège refuge après soirée arrosée : « Les pirates »
«  c’est juste un gros jouet posé au milieu de la ville »
« Ma retenue »
« Et les frisons que j’ai dedans
Si je pouvais les faire sortir
Ben, t’en tremblerais jusqu’aux os »
« Marry the road » sensible, fragile, terrible.
« T’as encore rien compris, tu voulais aller boire l’hiver
Les frissons sur ta peau, les hommes imaginaires »
« Lies » est en anglais et si je soupçonne des coquineries que je ne maîtrise pas,
par contre pour « Pablo » :
« Démêle mes cheveux
Dans chaque nœud,
J’ai mis un baiser pour toi », c’est clair.
«  J’veux pas »  c’est clair aussi dans le genre classique des contradictions :
« Je veux pas que tu t’en ailles
Un jour j’ai mis les bouts
C’était pour te faire peur »
« La vagabonde » : la chanteuse aux pieds nus plutôt qu’en escarpins, s’appelait « la demoiselle inconnue » dans un disque précédent :
«  Je m’en vais comme une autre
Je m’enfuis comme une femme
Je marche comme une reine
Je pleure comme une voleuse »
Riche et prometteuse.

1 commentaire:

  1. Merci beaucoup, c'est noté. Ça a l'air très intéressant, en effet.

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