mardi 31 octobre 2017

Le profil de Jean Melville. Robin Cousin.

Cette bande dessinée, aux dessins élémentaires, est excellente, avec ses couleurs rares et pétantes, autour d’un récit habile pour un phénomène de société préoccupant concernant nos vies personnelles, notre identité.
Nous suivons une agence de détectives privés qui enquête sur des sabotages ayant affectés des câbles sous-marins par lesquels circule l’Internet mondial. L’employeur fournit à ses employés des lunettes connectées pour faciliter les investigations et apporter également du confort dans leur vie privée.
Une vraie découverte par le sujet abordé et la façon originale de le traiter aussi bien graphiquement que par son scénario.
Ainsi la lecture d’une carte des menus au restaurant en est facilitée mais les suggestions des applications performantes modifient les personnalités. Un hyper mnésique, ami du personnage principal un peu maladroit, comme il sied à tout détective et à tout lecteur, apporte de la poésie et de l’émotion dans cet univers bouleversé par les fascinants logiciels.
On se doute bien que l’enquête qui dévoile très rapidement le coupable ne va pas se conclure aussi rapidement, mais les personnages aux comportements encore divers apportent des contrepoints indispensables pour mettre en garde politiquement les citoyens contre une remise en cause de libertés perpétrée au nom de la liberté.
Ce n’est pas tellement le recueil des données par devers soi qui est préoccupant que l’amoindrissement de notre capacité à choisir, à nous tromper, à oublier, annihilée sous les facilités des algorithmes et les paresses contemporaines.  
En extrapolant un peu par rapport aux innovations numériques, à travers ces 210 pages, nous pouvons mieux envisager les modifications anthropologiques que nous sommes en train de vivre entre dépendance, enchantement, et rejet des technologies qui nous ont « pris la tête ».

1 commentaire:

  1. Ça a l'air rigolo. C'est une lecture qui date d'il y a trois mois, où pas ? ;-)
    J'aime bien le "Jimini" qui fait penser à Pinocchio, n'est-ce pas ?
    "Pinocchio" n'est pas vraiment une lecture pour bambins. C'est un peu comme "Peter Pan" que j'ai senti confusément n'était pas... bon pour mes gamins. (Pas le même jugement sur "Pinocchio" tout de même...)
    Difficile d'échapper à ces lunettes tout de même...

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