Une famille se retrouve au moment de la disparition du père,
ou plutôt ne se retrouve guère.
Je m’attendais à voir traiter d’un sujet devenu habituel au
théâtre du rat des villes et du rat des champs avec tensions et tendresse au
moment de la disparition d’un parent : lutte des classes.
Caroline Guiela Nguyen à la mise en scène se situe pour moi
bien loin de Nordey
ou de Pitoisey qui s’appuyaient sur des auteurs
Ici le deuil est nié, la douleur se cache dans la folie, la
violence, le patouillage compulsif, bulles de savons, liquide vaisselle,
peinture bleue, fleurs de papier, sacs de terreau, vaporisateurs à crachat… Le
titre évoquant la profondeur des tristesses enfantines aurait appelé de la subtilité. Celle-ci
est absente sous les démonstrations extraverties et les solitudes qui ne se rencontrent pas.
Dans un décor évoquant les Deschiens ou des installations
d’art brut sous enduit bleuté, les bons acteurs alternent les moments
régressifs et quelques séquences anodines plus calmes.
Il fait bon être étonné et c’est le cas, mais l’intensité du
jeu peut sembler vaine, le travail original de la troupe n’a pas, semble-t-il,
ému le public. Les personnages sont trop inconstants, insaisissables, on
n’apprendra que très peu de choses sur l’absent, et sur les présents.
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