vendredi 25 septembre 2015

« Eparpillé par petits bouts façon puzzle. »

Ecrire comme un pansement quand la vue s’affole devant un monde qui se défait, alors au coin d’un blog je joue pesamment avec le mot : pensement sur jambe de bois.
Pendant que la ronde de tant d’éditorialistes me semble tourner à vide, je remonte sur mon canasson à la mine en papier mâché et mime un Franz-Olivier Giesbert, des terres froides entrelardant de citations (en gras) tirées des « Tontons flingueurs » .
« La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer ! »
Désormais il est nécessaire de livrer un mode d’emploi avec le moindre dessin provenant par exemple de Riss de Charlie hebdo sous protection policière, mais c’est le rédacteur Laurent Joffrin écrivant maintenant la moitié de son journal du moment, Libération, qui tombe dans la caricature en donnant la leçon au philosophe Michel Onfray. Il récidive, puisqu‘il  ne voyait que des « ras du front » chez ceux qui critiquent Najat Bécassine.
Et dire que j’avais abandonné « Le Monde » quand ils avaient traité ainsi Ségolène qui s’applique chaque semaine à leur donner raison !
« - Qu'est ce qui a été en panne?
- La dépanneuse. »
Les débats concernant l’école s’embrouillent sous les stratégies communicationnelles :  évoquer une « dictée quotidienne »  a fait écran à la mise ne place d’« enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI)  au collège. Cependant l’évaluation pour les lycéens « Chatel » de tels dispositifs concernant aussi les heures d’accompagnement « personnalisé » tardent à paraitre.
La maternelle enfin revient à des objectifs plus adaptés aux petits mais à entendre les mots « exigence » et « ambition » appliqués au reste des textes, lorsque c’est vraiment le contraire qui est mis en route : c’est fusiller le vocabulaire. L’école sera ludique, soumise aux modes, aux pressions parentales et au pouvoir de petits chefs. L’autonomie amène avant tout à la concurrence.
La rhétorique de l’émancipation comme musique de fond dissimule la soumission au marché.
Les consciences professionnelles partent en miettes sous les plans de carrière.
Nous baignons dans le même discours servi depuis des décennies, pourtant le fossé social s’est élargi. Et les prescripteurs sont plutôt les petits machos des couloirs que les éditeurs de programmes.
Le niveau monte ne cessait-on de nous dire avant de crier à la catastrophe.
La démocratisation invoquée serait une arnaque si encore une personne y croyait.
C’est bien la même équipe qui entre deux Macroneries, porte les éléments de langage des boites à com’ !
Se détachant des habituelles révérences des politiques entre deux élections, les mots du ministre de l’économie concernant les fonctionnaires seraient plutôt ceux d’un chroniqueur s’exprimant face à l’éclatement du salariat. Ils ne sont pas la marque d’un courage ou d’une lucidité, ils participent de la confusion des genres et accentuent le discrédit des gouvernants.  Et depuis les tribunes médiatiques combien de leçons  sont assénées … pour mépriser les paroles professorales où  assumer quelque leçon « frontale » serait quasiment « frontiste ».
« Pour qu'il abandonne ses cactus et qu'il revienne à Paris, il faut qu'il en arrive une sévère au vieux Louis. Ou qu'il ait besoin de pognon ou qu'il soit tombé dans une béchamel infernale ! »
Si je joue à peser les mots qui bourdonnent autour de lieux que j’ai bien connus, je m’oblige à la prudence quand s’éloigne le coin de ma rue pour éviter les rabâchages et les vaines affirmations.  Je ne comprends pas la contradiction des souverainistes qui en appellent à l’Europe, qu’ils ne cessent de critiquer, pour régler les problèmes migratoires. Leurs acrobaties autour de la Grèce donnent le tournis.
A hauteur d’échantillon, certes  très restreint, je suis étonné du nombre de jeunes français partis gagner leur vie à l’étranger. Croisent-ils les migrants arrivant sur nos berges ?
Le football est décidément un miroir grossissant : les joueurs français se louent en Angleterre,  quand les africains constituent l’ossature de nombreuses équipes du championnat de France.
Rio Mavuba, capitaine de l’équipe de Lille, est né sur un bateau de réfugiés angolais.
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Le dessin en tête est de Micaël Queiroz et celui là est paru dans "Le Canard Enchaîné":


1 commentaire:

  1. Tu as l'air presque aussi désabusé que moi, Guy.
    L'école sera.. à l'image de la République... "ludique, à la mode, soumise aux pressions"... de TOUS, (ah... le grand.. MAITRE mot...), sous forme de petits chefs, et de groupes d'intérêts privés.
    J'ai appris que le nombre de chèques impayés atteignait des records chez les commerçants, gros ou pas gros.
    Pourquoi ?
    Parce que M et Madame Tout le Monde, (ça, Guy, ça s'appelle... "le peuple"...à moins qu'on soit plus juste en disant "la population" déchue de son statut de "peuple"...) "n'ont pas les ronds" pour acheter "le nécessaire" ou parce que M et Madame Tout le Monde... ESTIMENT ne pas avoir les ronds pour acheter... ce qu'ils ESTIMENT être nécessaire ? (Il faut parfois un certain courage personnel pour réviser ses estimations à la baisse.)
    Les nuances sont importantes dans un monde où, apparemment, "nous" circulons dans des voitures noires et blanches pour réduire les frais d'assurance. (si je peux croire ce qu'"on" me dit... Assurer une voiture noire ou blanche, c'est moins cher qu'assurer une voiture "de couleur". Quand on songe à l'infinie palette des blancs et des noires, cela laisse songeur, je trouve...)
    De toute façon, confondre l'Etat (et la mission, la vocation.. PUBLIQUES) à ce point avec l'entreprise.. PRIVEE sent le roussi.
    C'est évident. Bientôt ça pourrait carrément de sentir le brûlé si on continue comme ça.
    Dans le premier dessin, je constate que le dessinateur a mis une femme en place de PDG. Hé hé...
    Et dans le deuxième... il n'y a que des aveugles, je le crains, pour ne pas apercevoir la fraternité qu'il y a entre le credo communiste et le credo CATHOLIQUE dans son sens latin d'UNIVERSEL. Le communisme... un catholicisme laïcisé ? Sans Dieu ?
    Perso, j'ai une grande méfiance envers les projets universalisants de quelque bord qu'ils soient...
    Cultivons notre jardin.
    Bon courage.

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