Le thème « La
France au village » tient 36 pages sur les 200
habituelles du trimestriel en vente en librairies. Elles auraient pu gagner en
densité, même si le temps long
pris par les enquêtes, la minutie des comptes rendus ont fait le succès
de la publication.
Au moment où dans les préfectures et sur les parkings des
supermarchés, la paysannerie lance son chant du cygne, l’avenir est- il chez
ces nouveaux paysans qui élèvent quelques moutons sur une île bretonne
abandonnée ?
Et ce couple, dont l’homme est devenu une femme, a beau
vivre dans la Vienne,
sont-ils représentatifs des habitants des terres ignorées par nos radars
affolés ?
Le « mille-feuilles » territorial est une
aberration mais sa mise en évidence à l’occasion d’implantation d’éoliennes
relève d’avantage de la vulnérabilité des élus que de décisions contraires à
l’intérêt général quand il s’agit d’aller vers une énergie qui préserve les
ressources.
Toujours des portraits incroyables : par exemple ce
médecin pakistanais lâché par les Américains, il avait pourtant permis de
retrouver la piste de Ben Laden, ou ce millionnaire qui avoue trois meurtres en
ayant gardé un micro cravate après un procès où sa culpabilité n’arrivait pas à
être prouvée.
Utilement développé l’entretien avec Yves Agid qui fait le
pont entre psychiatrie et neurologie est
passionnant alors que l’agréable BD consacrée a Istanbul est assez anodine.
Le combat d’un avocat fils de paysans équatorien contre les
pétroliers de Chevron et leurs 2000 avocats est digne d’être connu, comme il
est utile de revenir en Tchétchénie 15 ans après la fin du conflit, et
divertissant de suivre la fabrication de films à Kampala, ou d’entrouvrir le
dossier de l’électricien qui vient de ressortir 271 œuvres inédites de Picasso.
La rencontre avec un ancien officier sud africain qui
commanda un bataillon de noirs en des combats douteux est instructive; le récit
des derniers jours d’un homme qui a décidé de sa mort en Suisse est pudique et
fort.
L’incontournable publication aime aussi aller contre les
pensées toutes faites :
cette fois un reportage révèle un véritable business du
viol qui s’est développé au Congo :
« Que celles qui
ont été violées lèvent la main ! »
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