L’oiseau vert en tissu est agité au bout d’une longue
perche, il vient nourrir une reine enterrée sous un évier. Il faut aimer la commedia
dell’ arte, sinon le jeu des acteurs paraitra hystérique et le conte de 250 ans
d’âge bien simpliste, quoique des accents très contemporains viennent soutenir
l’attention: l’avidité est éternelle,
l’insatisfaction perpétuelle, l’amour propre un moteur toujours vrai.
La satire
de la philosophie parait moins sympathique en ces temps simplistes où la figure
de l’intellectuel est mise à mal par les populistes. Dans l’intention de Gozzi,
le rival vénitien de Goldoni, il s’agissait de s’attaquer aux « lumières ».
S’il eut du succès de son vivant, il était peu joué depuis.
Le célèbre metteur en scène a créé les costumes et les
décors : c’est très bien, mais lorsqu’à la sortie on s’extasie en premier
sur les éclairages, c’est que le fond manque un peu.
Pourtant le burlesque est bien là, et les inventions fantaisistes
conviennent bien à cette comédie de plus de deux heures.
Oui la représentation de l’eau qui danse est charmante et
les trois pommes sexy, les nuages poétiques, les statues qui parlent bien vues,
mais je suis un peu lassé des reines mères genre famille Adams, des incestes
évités de justesse, des hypocondriaques, des dénommés Truffaldilno et
Tartagliona grotesques. Il y a des soirs où les sortilèges et maléfices peuvent
laisser de marbre et nous pouvons nous dispenser de rire quand il est question
d’ « aller se faire en…terrer ».
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