Je suis allé voir ce film pour le réalisateur d’ « In
the mood for love » qui filme les femmes magnifiquement sur fond de
musiques mélancoliques.
Mais le destin de Ip Man me laisse à distance, le maître de
Bruce Lee ne fait pas partie de mon panthéon et je suis resté imperméable aux
nuances entre les différentes écoles de kung fu qu’il s’agirait d’unifier.
Il y a déjà tellement à faire pour saisir les nuances du
rose à l’intérieur de la gauche par chez nous.
Restent des moments de rêve : un enterrement sous la neige, des intérieurs chaleureux mais
fragiles, de beaux visages, un grand sujet : la transmission sur fond
nostalgique.
Même en cette période où l’eau détrempe notre moral, WKW pourrait
arriver à nous faire aimer la pluie tant les chorégraphies des combats éclaboussent
de beauté dynamique. Les moments de calme alternent avec des déchainements explosifs,
mais je n’ai pas su percevoir clairement l’arrière plan historique sous le
papier cadeau chatoyant.
D'accord, je me moque éperdument des différentes filières du kung-fu, mais c'est quand même un coup de maître, à travers l'histoire des différentes traditions du kung-fu et de leur transmission, des rivalités de maîtres et de disciples, de raconter en filigrane une histoire d'amour, intense, elliptique et non assouvie, à la manière de Wang-Kar-Wai, et à l'arrière plan, l'histoire de la Chine, de l'invasion du Japon, de la rivalité nord-sud avec la montée de Mao... Tout ça tout en mariant retenue, concision et images sublimes. L'art de Wang Kar Wai de nous porter, en plus de tout ce qu'il raconte, sur le fil de quelque chose de latent, non dit, la perte d'un monde révolu, d'un amour inassouvi. Un film sur le manque ? la nostalgie d'un univers perdu ?
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