« Vivre seul, se
lever avec le soleil, se coucher avec les poules, ça va un moment. Et puis ça
mine. Moi j'ai envie de me coucher avec une poule et de me réveiller avec une
poule, pas une à plume, tu m'avais compris. »
A la pêche, au bord de la rivière, deux vieux copains ont du
temps pour parler, cependant ils ne s’avoueront que petit à petit leurs secrets
qui les sortent de la routine d’une retraite à la campagne.
Regard tendre sur la vie amoureuse de deux veufs respirant une
santé, qu’ils savent éphémère.
Suivant l’exemple de l’un, la gourmandise va venir à
l’autre. Avec une petite voiture sans
permis, retour aux sources et coup de jeune.
La douce verdeur des amours valétudinaires aurait pu glisser vers la noirceur, mais il s’agit d’une
douce comédie qui aime ses personnages.
J’avais connu
le dessinateur plus expressionniste et noir dans la série Ibicus qui l’a porté au pinacle des auteurs de BD, mais son humanisme donne ici toute sa mesure
dans cette chronique poétique.
Il a adapté
cette histoire au cinéma avec Daniel Prévost et Bulle Ogier, je préfère
m’en tenir à la version dessinée, laissant plus de liberté.
Il a aussi
agrémenté de dessins, « Bien des
choses », des écrits de François Morel ; ils doivent bien aller
ensemble. Je m’aperçois que j’avais vu au théâtre cette compilation de cartes
postales hilarantes et émouvantes et j’avais adoré.
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