L’ancien directeur du « Monde » va chercher
au-delà la formule sibylline des annonces de la SNCF qui ne nomment pas les suicides sur les
voies.
Par son écriture pudique il apporte un peu d’humanité quand
des voyageurs empêchés ne voient que des heures perdues.
« Vous êtes de la
famille ? Non…Alors on ne peut rien vous dire.
Les quais bondés sont aussi
déserts que le Sahara, la chaleur en moins. L’accident de personne n’est
vraiment l’accident de personne. »
Jusqu’à ce qu’il recopie des avis pris lors de conversations
par Internet où la violence se donne
libre cours, il s’étonne d’être aussi un quidam parmi les quidams, qui ne le
sait ?
Le camelot qui vient d’entrer dans le compartiment lui
rappelle le « Rien » :
« Sa voix tonitruante
nous fait sursauter. Il ne parle pas, il hurle. Il va falloir endurer son
discours habituel ; « RERiens, RERiennes ! »
Alors que la presse locale est laconique sur ces nombreuses
vies effacées, c’est au Maroc qu’il lit l’histoire d’un accouchement dans le
train qui permet de clore avec une jolie note ces quelques pages dont le format
bref convient bien à un aller simple en
RER.
La SNCF
a offert au bébé, une carte Navigo valable jusqu’à sa majorité.
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