Le rendez-vous proposé par la villa Gillet, décentralisé à
la MC2, portait comme sous-titre : « pour un renouveau de la critique
sociale ».
Volontiers disponible pour ce genre de débats type forum de
Libé ou de « La République des idées », j’en étais à regretter des
approches plus journalistiques, plus percutantes. Je suis moins familier des
manières universitaires.
Philippe Corcuff pourtant engagé dans les mouvements
sociaux, est resté trop souvent le nez dans ses textes ainsi que Luc Boltanski
sociologue et Nancy Fraser philosophe.
Quand Boltanski demande que la sociologie dépasse son rôle
d’expertise et renouvelle son langage, il illustre cette remarque par sa propre prestation, trop guindée, surtout
au début.
« Ne parvenant à
modifier la réalité ni vers le bas, ni vers le haut, la critique est devenue un
genre littéraire parmi d’autres et même une sorte de discipline
universitaire »
Les temps sont à la déploration mais la répétition des
constats est stérile.
Oui, « l’asymétrie des revenus » entraine
l’obéissance et certes, l’autonomie
permettrait de s’arracher aux dominations.
Mais que de difficultés à exprimer les régressions présentes
où les victimes des inégalités sont jugées comme des coupables !
« Le néo libéralisme et l’état-nation en
interaction sont au faite de leur puissance et profondément en crise. »
Les positionnements des acteurs politiques se situent autour
du libéralisme qui en oublient les critiques vis-à-vis de l’état.
A la tribune leur ancrage libertaire leur interdit de jeter
l’émancipation avec les eaux usées du libéralisme.
« Parce qu’il pousse de plus en plus
férocement à marchandiser la nature et la reproduction sociale, le
néolibéralisme érode les bases mêmes sur lesquelles repose le capitalisme »
Boltanski caricature des féministes, des « laïcards »
qui se retrouvent avec les xénophobes en se polarisant contre le voile
qui serait même la « cause du déséquilibre de la balance des paiements !»
Tous des néo cons’.
Par contre sa vision des « responsables » qui
« sont en charge de tout, mais responsable de rien » rejoint le bon
sens populaire. Et les alternatifs qui
espéraient en un grand soir sont également bien passifs.
De l’auditorium bien rempli, vint la remarque que l’état
providence apporte d’abord ses aides aux banquiers ; alors, nous sortons
des généralités.
Et quand l’animateur finit sur le mot magique qui réunit pratique et théorie :
« praxis », après avoir
insisté sur le verbe émanciper qui ne peut
prendre réalité que sous sa forme pronominale : s’émanciper, là je le suis.
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Hier, j'ai fait ma promenade presque quotidienne avec une amie qui me racontait qu'à son travail d'aide à la personne, elle s'en sortait bien.
RépondreSupprimerElle appelle sa... supérieure ? sa responsable, et est parvenu à se faire entendre sur ses disponibilités et non disponibilités pour le travail.
Alors que ses camarades ? appellent la responsable... la chef... et se plaignent amèrement de se faire exploiter.
Néolibéralisme ? ou l'usure du mot "liberté" que nous avons mis à toutes les sauces maintenant ?
Certains sont plus libres que d'autres, et ça tient plus à comment ça se passe dans leurs têtes qu'à une.. "réalité" quelconque.
J'évite les colloques maintenant.
Si le grand changement commence avec soi... alors, les colloques ne sont pas forcément des lieux propices à la... libération ?